Riposte Un front anti-Bouteflika se dessine depuis l?annonce, mercredi matin, du gel des activités et des comptes bancaires du FLN. Au-delà de l?élan de sympathie avec le secrétaire général du FLN, Ali Benflis, la décision de la chambre administrative près la cour d?Alger a rapproché, apparemment, les visions d?un grand nombre d?opposants à la politique du président de la République. Ali Benflis doit certainement se réjouir de l?évolution de la situation depuis mardi matin, lui qui a reçu un appel téléphonique de l?ancien président de la République, Liamine Zeroual qui lui a manifesté son soutien. «Ce qui arrive au FLN est inadmissible», lui a dit Zeroual. La sortie de l?ancien président de la République, qui s?est rarement exprimé depuis sa démission en 1998, est perçue par beaucoup comme une caution au candidat Benflis. Toujours est-il que la prise de position de Zeroual ? le seul président qui a décidé d?écourter son mandat ?constitue, quoi qu?on en dise, un «acquis» pour le candidat Benflis qui compte, à présent, sur les relais de son parti pour mener la riposte qu?il a lui-même promise au lendemain de la décision de la chambre administrative près la cour d?Alger. En effet, l?Unja et l?Unea, avec le Ccdr et El Badil qui ont officiellement apporté leur soutien au candidat officiel du FLN, viennent d?initier une pétition dans laquelle ils ne demandent ni plus ni moins que le départ du président de la République. Les animateurs du «Forum démocratique des forces patriotiques» promettent de rassembler un million de signatures pour crédibiliser leur revendication. Dans le même temps, le FLN serait en concertation avec le MRN de Abdallah Djaballah et un certain nombre de personnalités politiques, dont notamment Ahmed Taleb Ibrahimi, pour former une alliance qui aura pour objectif d?obliger le chef de l?Etat à opter pour un nouveau gouvernement afin d?assurer le «maximum de neutralité» au prochain rendez-vous électoral. Cette alliance compte solliciter, selon notre confrère El-Khabar, l?armée pour qu?elle intervienne et fasse respecter les «règles de jeu». A priori, Bouteflika fait l?unanimité contre lui. Mais Benflis est-il ce chef d?opposition à même de réaliser le scénario géorgien en Algérie ? Les citoyens s?impliqueront-ils dans cette démarche qui vise à forcer Bouteflika à rendre son tablier ? Ce sont là les questions que tout un chacun se pose?