Habitude n Après la rupture du jeûne, les hommes s'empressent de sortir pour se retrouver dans les cafés. Les uns se donnent généralement rendez-vous pour d'interminables parties de loto, de dominos, de jeux d'échecs ou de cartes autour d'un thé à la menthe et de kelbelouz. Les autres préfèrent passer une bonne partie de la soirée dans les cybercafés sur les sites de discussions pour de longs dialogues avec leurs amis. Hamid et ses amis, des jeunes de la haute ville passent de longs moments au café à discuter, rigoler et siroter du thé. Une partie de jeux de cartes aide à passer le temps. Le perdant doit payer du kelbelouz aux gagnants, c'est tout l'enjeu de ces interminables parties. Ces jeunes chômeurs gagnent un peu d'argent dans de petits métiers tels que l'extraction de sable, la vente illicite sur la voie publique, le travail sur les chantiers de construction comme manœuvres ou électriciens. Ils ont appris tant de métiers pour subvenir à leurs besoins. Il est certain que le rêve de chacun est d'avoir un travail stable. Mais sans diplôme, c'est un peu difficile. Alors durant les soirées de ramadan, ils passent du bon temps ensemble. «Quand nous avons l'occasion de passer de bons moments entre copains, nous laissons les soucis quotidiens de côté», affirme Hamid. A l'approche du s'hor, les amis se séparent pour regagner leurs domiciles et se coucher jusqu'aux premières heures de la matinée, voire jusqu'au début de l'après-midi. Si, jadis, beaucoup aimaient se rendre dans les jardins publics et profiter de la fraîcheur de la nuit, cela n'est plus possible depuis que les deux grands jardins de la ville de Genêts sont en travaux. Alors on se contente du petit jardin sis à proximité de la mosquée. «Je ne fais pas la prière, mais j'aime venir ici écouter la prière des taraouih», nous dit un vieux qui rencontre chaque soir ses amis pour jouer aux dominos, un jeu qu'ils pratiquaient jadis au niveau du square du 1er-Novembre. Pas loin de la mosquée, la maison de la culture attire, elle aussi, une partie des noctambules de la ville… Pour animer les soirées du ramadan, un programme fait uniquement de galas a été tracé au niveau de cette infrastructure culturelle. En effet, depuis le début du mois du jeûne et jusqu'au 29 septembre, la salle des spectacles accueillera chaque soir à partir de 21h des chanteurs dans tous les genres musicaux (moderne, folklore, chaâbi…) et de différentes générations. «Il est loin le temps où la Maison de la culture concoctait pour le mois du ramadan un programme varié où chacun y trouvait son compte», se désole Arezki, ancien animateur culturel. Sketchs, pièces de théâtre, monologues, films et galas artistiques étaient régulièrement proposés. Une consolation tout de même : des artistes de renom à l'image de Aït Menguelet, Allaoua, et Chaou sont au programme.