Dans l'oniromancie musulmane, la bibliothèque est un lieu de savoir et d'apprentissage, mais à condition qu'il soit gratuit. Donner de l'argent est, ici, perçu comme un signe de corruption et d'immoralité, car le livre, qu'il s'agisse de la parole divine, ou de l'ouvrage qui dispense le savoir, est un don de Dieu. Le rêveur qui se retrouve dans une bibliothèque et qui demande des livres ou cherche lui-même des livres est un homme ou une femme à la recherche du savoir. S'il trouve ce qu'il cherche, il atteindra ses objectifs, sinon, il poursuivra sa quête. Les ouvrages difficiles d'accès – posés en hauteur –, représentent la connaissance ardue pour laquelle il faut déployer de gros efforts pour l'atteindre. Les efforts déployés seront proportionnels aux efforts que l'on fait pour atteindre les livres. Si le rêveur atteint réellement les livres, il atteindra la connaissance, s'il échoue, il échouera également dans sa quête. Des ouvrages qui tombent sur le rêveur au point de le tuer ou de le blesser, représentent un savoir dangereux, qui ne peut qu'apporter le malheur ou la peine. Les bibliothèques vides, endommagées ou brûlées, représentent pour la contrée où on les voit un lieu inculte aussi bien au plan de l'agriculture que de la culture. A l'inverse, des bibliothèques pleines de lecteurs et d'employés qui s'occupent des livres, représentent un rayonnement culturel, une condition favorable à la recherche et au développement.