Le livre, comme nous l'avons déjà dit, est, dans l'oniromancie musulmane, le symbole de la force et de la puissance, conformément à la parole divine, concernant le don de prophétie donné à Jean (Yahia) : «Ô Jean, prends le Livre avec force et résolution» (sourate 19, v. 12). Le livre désigne ici l'Evangile, puisque Jean annonce Jésus, il en va de même à chaque fois qu'il est question, dans le Coran, des livres de la révélation monothéiste et plus particulièrement du Coran. Il s'agit ici des références coraniques, des versets qui parlent de ces livres et non des livres eux-mêmes. Car, dans l'oniromancie musulmane, un musulman à qui on offre la Thora ou l'Evangile est en désaccord avec sa religion. La même interprétation vaut pour les livres sacrés du zoroastrisme, la religion des anciens Persans, adorateurs du feu. Quant au Coran offert à un non-musulman, il s'interprète de deux façons : soit, c'est un signe de défaite (la parole de Dieu a raison de l'infidélité), soit une invitation à l'islam. Le Coran est, en effet, appelé forqân, du verbe faraqa «faire une distinction», parce qu'il permet de faire une distinction entre le bien et le mal, en révélant la vérité. Tous les livres ne sont pas tous perçus de façon positive : les ouvrages libertins sont toujours perçus comme des tentatives de détourner le croyant de ses obligations religieuses ou de ses devoirs. A l'inverse, tous les ouvrages qui dispensent un savoir utile et qui peuvent apporter un bienfait à la personne sont perçus positivement.