Stratégie n Ne se contentant pas de débattre «durement» parfois avec son rival, Obama veut profiter des «bavures» et des contradictions de McCain lors de leur débat télévisé… Barack Obama a cherché hier à pousser son avantage après un premier débat télévisé qui, selon les médias américains et les sondages, a tourné légèrement en sa faveur. M. Obama a repris sa campagne en se rendant en Caroline du Nord (sud-est) et en Virginie (est), deux états clefs pour l'élection du 4 novembre, où il est revenu sur le débat, accusant le candidat républicain John McCain d'avoir été hors sujet. «Nous avons parlé économie durant une quarantaine de minutes et, pas une seule fois, le sénateur McCain n'a parlé des difficultés rencontrées tous les jours par les familles de la classe moyenne», a déclaré le sénateur de l'Illinois sur le campus de l'université Mary-Washington à Fredericksburg (Virginie), devant 26 000 personnes. «La vérité c'est que, durant les 90 minutes du débat, John McCain avait beaucoup de choses à dire à mon sujet mais rien à dire à votre sujet», a-t-il lancé. Samedi soir, M. Obama a également donné un discours à Washington devant la fondation Black Caucus, une influente association noire. Le sénateur McCain a passé de son côté la journée dans ses bureaux de campagne près de Washington. Il était rentré d'Oxford (Mississippi, sud) aussitôt le débat terminé. A l'instar de M. Obama, le sénateur de l'Arizona a sévèrement critiqué la performance de son rival. «Il est clair que le sénateur Obama considère toujours la crise économique aux Etats-Unis comme un problème qui doit être exploité, avant d'être résolu. C'est révélateur, à un moment où le futur de notre économie est en jeu», a-t-il dit dans une déclaration adressée à un groupe de défense de la chasse, Sportsmen's Alliance. Son équipe a indiqué qu'il avait eu des consultations téléphoniques sur le plan de sauvetage du système bancaire américain, en discussion au Congrès : M. McCain a parlé au président George W. Bush, au secrétaire du Trésor Paulson, au président de la Réserve fédéral (Fed) Ben Bernanke, ainsi qu'aux chefs de file républicains du Congrès. M. McCain «peut effectivement faire ce qu'il a besoin de faire par téléphone», a affirmé l'un des conseillers du sénateur de l'Arizona. Mais «si c'est le cas, pourquoi le sénateur McCain a-t-il suspendu sa campagne?, cette semaine, entre mercredi et vendredi, pour rentrer à Washington, s'est interrogé le porte-parole de M. Obama, dans un communiqué. Le camp Obama a imputé cette décision aux retards dans l'adoption par le Congrès du plan de sauvetage.