Les éléments naturels, notamment l'eau et le feu, peuvent, dans certaines conditions, figurer la guerre et ses horreurs. Ainsi, l'eau qui coule en abondance dans une contrée, noyant tout sur son passage, indique une calamité : il pourrait s'agir d'une maladie contagieuse, d'une guerre ou d'une épizootie, c'est-à-dire une épidémie qui atteint les bêtes, mais qui peut frapper également les humains. Cependant, si l'inondation effraye les gens, mais ne cause pas de dégâts, c'est un avertissement de Dieu. L'eau qu'on voit couler d'un mur annonce des dissensions venant d'un proche parent ou d'un gendre. Cependant, si l'eau s'évacue de la maison, cela signifie la fin des soucis et des problèmes. Le feu est un autre symbole de la guerre. Dans de nombreuses langues d'ailleurs, il est souvent pris comme métaphore de la guerre. En arabe, on dit nirân al-h'arb, «les feux de la guerre», pour parler des batailles. Le feu, tout en étant un symbole de guerre, est aussi un symbole d'incroyance. Au cours d'un voyage à Médine, en l'an IX de l'hégire, Zûrarâ ben ‘Amr vit en rêve un feux ardent s'interposer entre lui et son fils. «Le feu, lui expliqua le Prophète, c'est la sédition (fitna) qui éclatera après moi. Les croyants se combattront les uns les autres et assassineront leur chef. Si tu es vivant, c'est toi qu'elle atteindra, si tu es mort, elle atteindra ton fils.» «Prie dieu que je meure avant !», dit Zûrarâ. Le Prophète pria pour lui. Il mourut avant les événements annoncés. Son fils, ‘Amr Ibn Zûrarâ, fut l'un des premiers à se révolter contre l'autorité du calife ‘Uthmân.