Menace n Les régions du nord du pays et des Hauts Plateaux sont «les zones les plus exposées à la rage à cause de l'air humide y règnant et de la densité des surfaces boisées» selon le Dr Soufi, spécialiste des maladies infectieuses à l'Institut Pasteur d'Alger. Illustrant son propos lors d'une journée d'information sur la rage, organisée à la maison de jeunes Saïd-Sennani de Boumerdès, le Dr Soufi a affirmé, hier, mercredi, qu'«aucun cas de rage n'a été enregistré dans le sud du pays durant ces deux dernières décennies. En revanche, il a relevé «l'enregistrement de 27 cas au nord du pays et de 5 autres dans les hauts plateaux». Selon des études réalisées par l'institut Pasteur, les wilayas enregistrant le plus grand nombre d'atteintes par an sont Tizi Ouzou avec 10 cas, suivie de Chlef et Sétif (8), puis Alger et Oran (7) , a précisé le Dr Soufi. La «gent masculine est plus exposée à cette maladie», soutient ce spécialiste, car les hommes «sont plus souvent dehors et donc plus exposés à diverses maladies», a-t-il fait remarquer. Cependant , il a tenu à signaler une baisse dans les examens médicaux ayant trait à cette maladie au niveau de l'Institut Pasteur qui sont passés de 5 000 en 2002 à quelque 1 700 en 2007. Cette régression s'explique par l'ouverture de plusieurs centres de vaccination antirabique à travers le pays durant ces dernières années, selon le Dr Soufi. «Une baisse est également relevée durant cette dernière décennie à l'échelle nationale, avec une moyenne de 20 cas déclarés contre 40 durant les années 70 et 80 le siècle dernier», selon lui. Les participants à cette journée d'information, dont des médecins, des infirmiers, présidents d'APC, chefs de daïra et représentants du secteur de l'environnement, ont émis des recommandations appelant à la nécessité de coordonner les efforts de tous les secteurs concernés dans leur lutte contre cette maladie. Entre autres recommandations retenues figurent notamment la formation continue des médecins, l'élaboration d'une carte épidémiologique de cette maladie à la déclaration obligatoire, la réalisation d'une carte pédagogique pour une bonne prise en charge de cette maladie et la vaccination de tous les animaux domestiques conformément à la législation en la matière. Pour sa part, le Dr Issad de l'Institut Pasteur a insisté sur «l'intérêt de la sensibilisation de la société sur la gravité de cette maladie» ainsi que «l'importance de la déclaration des cas d'atteintes sur-le-champ», a-t-il relevé. Il a signalé que «les études sur le terrain ont relevé que 10% des atteintes ne sont traitées qu'après le 6e jour de la morsure au moment où 5% des cas arrêtent leur traitement après une courte période sans raison apparente, en mettant ainsi leur vie en danger», est-il déploré. Le programme national de lutte contre la rage ne peut pas atteindre ses objectifs sans la «réactivation et l'organisation des actions d'abattage des animaux errants», ont affirmé des intervenants qui y voient là «l'unique moyen à même de mettre un terme à cette maladie dangereuse».