Controverse n Israël souffle le chaud et le froid à Gaza. Les responsables israéliens parlent du maintien de la trêve devant les caméras le matin, et Tsahal assassine les Palestiniens le soir. Quatre activistes palestiniens ont été tués, hier, mercredi, dans un accrochage avec des soldats israéliens dans la bande de Gaza où une recrudescence des violences risque de sonner le glas d'une trêve en vigueur depuis le mois de juin dernier. Les quatre hommes, des résistants du mouvement Hamas, selon des témoins, ont été tués dans un accrochage avec une force de l'armée israélienne dans le secteur de Qarara, près de la ville de Khan-Younès, non loin de la clôture de sécurité entre la bande de Gaza et Israël. Deux appareils militaires ont mené des raids à l'intérieur du territoire palestinien dans la foulée de l'accrochage, a précisé la porte-parole israélienne sans faire état de victimes dans l'immédiat lors de ces attaques. En fin de journée, des Palestiniens ont tiré cinq obus de mortier vers le sud d'Israël, sans faire ni victimes ni dégâts, a annoncé une porte-parole de l'armée israélienne. Ces violences surviennent en dépit d'une trêve en vigueur depuis juin entre Israël et le Hamas négociée par l'entremise de l'Egypte. Cette trêve a été mise à mal ces dernières semaines par une série d'opérations militaires et d'attaques, bien que les deux parties affirment vouloir la préserver. Réagissant à la mort de ses militants, le Hamas a dénoncé, par la voix de son porte-parole, «un énorme crime israélien qui constitue une grave violation de la trêve». Il s'est toutefois gardé de menacer de la rompre. La semaine dernière, sept résistants palestiniens ont été tués lors d'une opération militaire israélienne dans la bande de Gaza et d'attaques aériennes. Des groupes armés palestiniens ont tiré, en riposte, plus de 50 roquettes sur le sud d'Israël. Il s'agissait de la plus grave flambée de violence depuis l'entrée en vigueur, le 19 juin, de la trêve entre le Hamas et Israël, pour une durée initiale de six mois. Sur le plan «médiatique» les responsables israéliens multiplient les déclarations contradictoires visant l'opinion internationale et essayent de donner l'image d'un État qui veut la paix avec le Hamas. Ce matin, après le massacre de la veille, un haut responsable israélien «espère» que la trêve avec les Palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza se poursuivra malgré la multiplication des violences meurtrières de ces derniers jours. «Nous espérons que la trêve ne sera pas rompue, mais nous traversons une période très délicate durant laquelle nous sommes prêts à faire face à toute éventualité», a affirmé le vice-ministre israélien de la Défense à la radio publique. Ce n'est pas du tout ce qu'a déclaré mardi le Premier ministre israélien de transition, Ehud Olmert, qui a mis en garde contre une confrontation inéluctable avec le Hamas. «Je n'ai pas le moindre doute que la situation entre nous et le Hamas conduit inéluctablement à la confrontation», a affirmé M. Olmert.