Discussions n Le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens ont effectué, mardi, une visite secrète en Jordanie où ils se sont entretenus avec le roi Abdallah II. Au cours de cet entretien, le souverain jordanien a demandé à ses interlocuteurs de ne pas lancer d'opération de grande envergure dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, malgré un récent regain de tension et de violence, a indiqué, ce jeudi matin, la radio publique israélienne en citant un haut responsable israélien. Selon la radio, Abdallah II a pris cette initiative pour éviter des «troubles dans son royaume susceptibles de déstabiliser son régime». La radio de l'armée a, pour sa part, indiqué que le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le ministre de la Défense, Ehud Barak, ont affirmé qu'Israël ne «pourra pas faire longtemps preuve de retenue si le Hamas continue à tirer des roquettes vers le territoire israélien». Sans confirmer explicitement les informations de la radio, le président de la commission de défense et des affaires étrangères israélien a souligné qu'il fallait «tenir compte de la Jordanie dans toute décision concernant les Palestiniens.» «Les Jordaniens sont très sensibles à toute évolution de la situation, cela réagit sur eux de façon très rapide, ne serait-ce qu'en raison de la composition démographique de leur pays qui compte de très nombreux Palestiniens», a-t-il ajouté. «La poursuite de la trêve arrange les Jordaniens, et il est évidemment de notre intérêt de conserver de bonnes relations avec ce pays», a indiqué à la radio le responsable israélien de l'armée, tout en soulignant qu'Israël ne pouvait accepter indéfiniment la poursuite des tirs de roquettes de la bande de Gaza vers son territoire. Le porte-parole d'Olmert s'est, quant à lui, refusé à faire le moindre commentaire. Au moins un millier de personnes ont manifesté, hier mercredi, à Amman, contre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Ce territoire est soumis, depuis juin 2007, à un blocus israélien qui a été renforcé le 5 novembre dernier, par la fermeture de tous les points de passage, en raison d'un regain de violence, en dépit d'une trêve de six mois conclue le 19 juin dernier entre les deux parties. La Jordanie est, avec l'Egypte, les seuls pays arabes à entretenir des relations diplomatiques au niveau d'ambassadeurs avec Israël.