Résumé de la 1re partie Au bout de cinq mois de détention, Sabha, qui apprend que son exécution est programmée, échafaude un plan de fuite. Lève-toi, fainéante, prépare le café de siddek !, lui crie Zohra, la femme de l?émir. Sabha, comme un ressort qui se détend, se lève avec précipitation et se rue dans l?étroit couloir de la casemate, vers la «cuisine», tout en boutonnant son grand gilet de laine multicolore. Elle s?agenouille à même le sol, allume la «tabouna» (trépied) de gaz butane et met la cafetière sur le feu. Dans ses yeux brille la détermination d?un être qui joue son va-tout. Tout en travaillant, elle avale de grosses bouchées de pain, et cache un croûton dans son corsage. Elle ingurgite rapidement une tasse de café brûlant, qu?elle n?a pas le temps de laisser refroidir. Pendant que l?émir et sa famille prennent leur petit-déjeuner, elle retourne dans la cuisine et mord autant qu?elle le peut, dans un gros morceau de pain, au risque de s?étrangler. ? Lêla, je vais laver le linge à la source ! ? Attends, prends aussi les affaires des petits ! Et Sabha remplit une «guessaâ» de plastique de vêtements sales, appartenant à l?émir et sa famille et des kamis et des jeans qui ont été portés par les autres membres du groupe. Elle se rend à la petite source à quelques mètres de la casemate, enfoncée entre deux gros rochers, le froid l?a fait frissonner, bien qu?elle ait pris la précaution de couvrir sa tête d?un gros foulard de laine, qu?elle portait au moment de son enlèvement? Tout en travaillant, Sabha regarde dans toutes les directions autour d?elle, levant la tête et frottant un vêtement entre ses mains gercées, elle inspecte le chemin qui monte vers le camp. Le jour n?est pas encore levé et elle sait que c?est le moment le plus propice à sa fuite, la plupart des terroristes étant encore couchés. Elle se baisse à demi et se faufile entre les rochers, mais au lieu de prendre le chemin qui descend vers la route, elle monte dans la direction opposée contre toute logique, sachant que les monstres qu?elle veut fuir ne penseront jamais à la poursuivre par ce chemin. Dès qu?elle est suffisamment éloignée de la casemate, elle se relève, et se met à courir entre les arbres de toutes ses forces. La blessure qu?elle a à la jambe, provenant d?un mauvais coup de bâton donné par la femme de l?émir dans un accès de jalousie, s?ouvre à nouveau et se met à saigner? mais Sabha ne ralentit pas son allure, jusqu?à son arrivée à la crête de la montagne? (à suivre...)