Il est incontestable qu'une personne handicapée doit être prise en charge par la société qui est représentée par des institutions et des organismes à caractère public.Le président de l'association Ettahadi, Hamza Bouzar, qui a rappelé cette évidence, hier, au forum d'El Moudjahid, a estimé que le handicapé en Algérie n'est pas pris en considération, à commencer par la pension «de misère» qui lui est versée. Cette pension de 4 000 DA, devait être augmentée de 2 000 DA, comme promis par M. Ould Abbès, mais qui tardent à venir, rappelle le conférencier. Pis encore, déplore-t-il, ce retard peut atteindre parfois jusqu'à une année. M. Bouzar ne manquera pas de souligner l'indifférence et le mépris affichés à l'encontre des personnes handicapées par des responsables qui semblent avoir oublié leurs devoirs envers cette frange de la population que la loi est censée protéger et défendre. «Est-ce le cas ? C'est de la hogra à l'état pur», lancera-t-il. Les responsables de cette association, par la voix de leur président, souhaitent voir le montant de la pension porté à 12 000 DA, soit au niveau du Smig. Comment peut-on obliger une personne handicapée à payer le loyer d'un logement acquis dans le cadre social, alors que le bénéficiaire est sans emploi donc sans ressources ? Les services techniques des APC et des daïras sont mis à l'index quant aux voies et passages destinés aux personnes handicapées qui ne sont pas pris en considération, lors des travaux de réfection des trottoirs, a souligné le président de l'association. Il ne manquera pas, au passage, de souligner le problème qui concerne le droit à l'éducation des enfants handicapés qui, souvent, se retrouvent dans l'obligation de se rendre d'un bout de la ville à un autre pour bénéficier d'une formation, avec tous les inconvénients qui découlent de ces déplacements forcés. Le transport constitue un autre calvaire pour ces personnes qui, souvent, se voient refuser par les services d'un taxi, ou encore l'accès à un bus de transport de voyageurs, alors qu'en principe, ils sont prioritaires.Lors des débats, le président de l'association évoque le sujet le plus angoissant, celui concernant les familles qui comptent plusieurs membres handicapés et qui ne bénéficient d'aucune couverture. Par ces temps difficiles où des personnes valides peinent à joindre les deux bouts que dire, lancera-t-il, de ceux qui sont handicapés et que notre société a abandonnés à leur triste sort ? L'un des présents à la rencontre a tenu à apporter un témoignage qui illustre les dures épreuves que constitue le quotidien pour cette frange vulnérable de la population. «Bien que je sois apte à accomplir convenablement mon travail, dira M. Bouraza, je suis resté employé en qualité de vacataire durant quelques mois chez un patron qui avait à l'esprit que j'étais une charge et non un travailleur et j'ai fini par être licencié.»