Dans le foutoir qu'est le football algérien d'aujourd'hui, on aime bien emprunter aux autres des attributs dont nous ne possédons que la forme, car le fond est à jeter à la poubelle. Prenez par exemple cette histoire de stadiers, il n'y a qu'a voir leur position dans nos stades pour comprendre avec leurs homonymes dans les stades européens et autres : ailleurs, ils se mettent souvent face à la foule pour la surveiller et la canaliser, chez nous c'est le contraire, ils sont partout et nulle part et surtout face au terrain. Ne parlons pas de leur rôle et de leur comportement, puisque chez nous, ils sont prêts à bondir pour semer la pagaille. D'ailleurs, depuis un certain temps, plusieurs responsables de clubs ne cessent de dénoncer le comportement de ce corps spécialisé dans l'organisationnel et le sécuritaire dans les stades lors des rencontres de football et autres. Ils sont reconnaissables à leurs gilets fluorescents jaunes ou rouges, comme celui que portait le stadier qui a pénétré, hier, sur le terrain du stade Benhaddad de Kouba pour agresser des joueurs sétifiens et participer, lui aussi, à la mêlée générale qui s'est déclenchée à dix minutes de la fin. Cela confirme encore une fois le rôle néfaste de la majorité d'entre ses stadiers qui sont là pour des missions bien «spéciales». Le constat a été fait un peu partout à travers tous les stades du pays, du moins ceux qui utilisent ce genre de personnes qui ne sont ni formés ni «assermentés» pour mener à bien une mission ô combien importante et complémentaire à celle du service d'ordre. Il n'y a pas une journée qui passe sans qu'on signale des dépassements dans telle ou telle autre enceinte. Il y a quelques jours, c'est le président Hannachi qui s'est plaint du comportement des stadiers d'Omar-Hamadi lors du match contre le MC Alger qui auraient harcelé le gardien Chaouchi pour le déconcentrer. Dans ce même stade, les Bordjiens avaient dénoncé, la saison dernière, des comportements plus agressifs de la part des mêmes personnes tout comme les Belouizdadis à Bordj et ainsi de suite. Et dire que l'équipe de Chelsea a dû débourser 28 900 euros d'amende pour le comportement d'un stadier auteur d'une altercation lors du match contre Manchester. Cela étant, la FAF et le MJS sont interpellés à plus d'un titre pour réagir et mettre de l'ordre, voire assainir une situation qui prend de plus en plus d'ampleur. Les stadiers chez nous se sont souvent des supporters proches du club que les dirigeants utilisent pour leurs sales besognes sans se soucier des conséquences que tout cela peut engendrer.