Scène n En dépit du score de parité qui a sanctionné une rencontre entre le MCA et l'USMA, les supporters des deux clubs n'ont pas hésité à manifester leur mécontentement. Des exhibitions violentes ont été observées à l'encontre des conducteurs des véhicules de passage à quelques encablures du stade Omar-Hammadi de Bologhine. Ni le froid glacial ni la chaleur suffocante n'ont dissuadé ces jeunes âgés entre 12 et 18 ans. Provocateurs, ils étaient à la recherche d'une confrontation comme pour prouver une certaine suprématie. Mais, derrière cet esprit de «hooligans», se cache en fait un sentiment de malvie et d'exclusion, selon les sociologues. Une frustration qui fait que les supporters se comportent d'une manière violente. «Ces jeunes n'ont rien à perdre car ils n'ont rien. Le stade est le seul espace où ils peuvent se faire entendre. Vous croyez que c'est pour rien qu'ils crient ‘'harga'' et ‘'visa'' ?», affirme Mohamed, un fervent supporter du Mouloudia. Une réflexion à laquelle adhèrent tous les jeunes interrogés à ce sujet. «Le milieu sportif est envahi par des marginaux qui viennent se défouler. Les gradins sont aujourd'hui des espaces où les supporters donnent libre cours à l'expression de leur frustration», abonde Ahmed, 28 ans, un passionné de la JSK. «Je fais partie de ceux qui fréquentent régulièrement les stades et un usmiste de père en fils. Nous sommes peu concernés par la violence puisque nous prônant le fair-play. Il n'empêche qu'il existe certains intrus souvent sous l'effet de la drogue, qui utilisent le stade pour extérioriser tout ce qu'ils ont sur le cœur», témoigne, pour sa part, Rédha, un habitant de Bologhine. Il s'agit, donc, d'un besoin de reconnaissance sociale qui se voit mal géré par la presse sportive, selon certains témoignages. «Tout le monde se souvient de la période où la presse spécialisée était presque inexistante. Les supporters, à cette époque, avaient peu accès aux informations relatives aux dirigeants des clubs et aux joueurs. Aujourd'hui, les journaux guettent le moindre faux pas ou geste provocateur d'un joueur pour le mettre en une. C'est une manière d'alimenter la violence en l'absence d'un débat entre les clubs et les supporters», relève Madjid, un autre passionné du ballon rond qui déplore le fait qu'«il est impossible de suivre un match à partir des gradins pour un père de famille».