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Les raisons de la colère
Violence dans les stades
Publié dans Liberté le 18 - 09 - 2003

Jeudi,11 mai, 21h, l'USM Blida est terrassée dans son fief par la valeureuse formation de l'US Chaouia pour le compte de la 6e journée du championnat national de football. Les Chaouias engrangent les trois points du match et se hissent du coup parmi le peloton de tête.
En revanche l'USM Blida plonge dans le doute après avoir affiché des ambitions certaines pour le titre suprême.
L'histoire aurait pu s'arrêter là, du moins en attendant la prochaine sortie des Blidéens, mais seulement voilà : les milliers de supporters blidéens, présents en cette soirée nocturne au stade Tchaker n'apprécient guère que les leurs mordent la poussière de la sorte et de surcroît chez eux, par le "petit poucet" chaoui.
Alors ils le manifestent à leur manière. ça commence par un jet nourri de toutes sortes de projectiles sur la main courante accompagné d'une série illimitée de "gentillesses", déconseillées aux oreilles chastes.
Peu à peu les gladiateurs d'un nouveau genre, déchaînés et surexcités, cassent tout sur leur passage, grillage, bancs, portes…, rien n'échappe à la déferlante du hooliganisme. L'on apprendra plus tard que le courroux des fans a causé plus de 500 millions de centimes et plusieurs blessés dont des éléments de la police. Un fait gravissime mettant déjà à rude épreuve la stratégie élaborée en haut lieu pour lutter contre la violence dans les stades.
Les promesses d'éradication (tiens ! tiens !) en prennent un sacré coup du reste et l'on se retrouve d'emblée à nourrir les pires craintes pour le déroulement de l'exercice en cours.
Ce dernier sera-t-il de nouveau taché de sang comme ce fut le cas la saison dernière ? Eu égard à la célérité avec laquelle le fléau est réapparu alors que le championnat n'est qu'à ses premiers pas, il est fort à craindre que ça soit le cas. À défaut de pouvoir produire un spectacle de qualité sur le terrain, le football algérien a fini par enfanter un fléau dramatique. Pas du tout singulier à l'algérie, ce phénomène mène la vie dure aux footballeurs et annihile toute velléité de développement.
Les spécialistes, les sociologues, notamment, expliquent, entre autres cette "calamité" par les problèmes cruciaux que vivent les jeunes. Livrés à eux-mêmes, et en proie à une oisiveté néfaste, la jeunesse n'a plus que les arènes sportives pour exprimer leur ras-le-bol. Les stades sont devenus par la force des choses une sorte de défouloir pour exorciser toutes les peines. C'est là une riposte musclée des jeunes désœuvrés à la marginalisation qu'ils subissent quotidiennement. Tiraillés entre un pouvoir politique despote qui ne leur offre aucune alternative et une société "truffée" de tabous, les jeunes exploitent le moindre prétexte pour manifester leur colère. Souvent, donc, cette violence n'a rien à voir avec l'issue du match. Les slogans politiques scandés à tout bout de champ qui vont jusqu'à égratigner la personne du président de la république, confortent d'ailleurs cette thèse. Pis, des politiques dénoncent la manipulation même de cette violence au profit d'intérêts étroitement partisans. À ce titre, il est fort à parier que la campagne électorale va vite gagner nos stades sur fond, inéluctablement, d'une violence féroce, à l'image exactement de ce qui se passe au FLN.
S. B.
Infrastructure : tout est à refaire
Depuis quelques saisons, il ne se passe pas un week-end sans qu'on enregistre dans nos stades des scènes de violences et d'hooliganisme.
Une situation qui ne cesse de prendre des proportions très graves, qui finissent malheureusement, dans la plupart des cas, par prendre l'allure d'une bataille rangée pour dégénérer, en fin de compte, en émeute.
Ce qui s'est passé l'année dernière à Tizi Ouzou et à Biskra et depuis quelques jours dans la ville des Roses, qui a été le théâtre de regrettables incidents et actes de vandalisme, causant d'énormes dégâts à l'issue du match USMB-USC, est la parfaite illustration du grand danger que représente ce phénomène pour l'ordre public et la vie des citoyens.
Outre le manque de la notion de responsabilité et de communication chez certains de nos dirigeants, qui éprouvent beaucoup de difficultés à sensibiliser leurs supporters, il existe d'autres ingrédients qui ne manquent pas de transformer nos stades en fournaises prêtes à exploser à tout moment. On cite, notamment, l'état de vétusté des infrastructure sportives dans notre pays, dépassées et ne répondant plus aux normes de sécurité et d'organisation nécessaires au bon déroulement d'une rencontre de football.
Les exemples ne manquent pas à ce titre. De grands clubs, tels la JSK, l'USMA, le MCA, l'ESS, le MCO et bien d'autres, sont domiciliés dans des stades aux capacités dérisoires, au moment où le nombre de leurs fans dépasse largement et de loin les prévisions. On assiste d'ailleurs à la fermeture des enceintes de football des heures avant le coup d'envoi du match. Entassés dans de minuscules gradins, les supporters doivent, dans ce cas, faire des pieds et des mains pour “décrocher” une place et suivre de près les débats. De l'achat du billet au marché noir, pratique très répandue dans nos stades ces derniers temps, en passant par de longues heures à attendre le début du match, le spectateur est exposé à tous les dérapages où le moindre incident ou provocation sont prétexte à toutes les “catastrophes”. Ajoutez à cela le zèle de certains responsables de stades, qui ne se soucient de rien sauf du montant de la recette. Devant cette situation, les responsables en charge de la gestion du sport, en général, et du football, en particulier, sont interpellés à prendre des mesures urgentes dans ce domaine et trouver des solutions en vue d'atténuer un tant soit peu la pression sur nos stades, de plus en plus grande, afin de mieux cerner le mal. Car au train où vont les choses, le pire est vraiment à craindre...
Farès R.
Application stricte de la réglementation de la FAF
L'exemple du stade du 1er-Novembre a-t-il servi ?
Après un exil forcé par plus d'une année de suspension de terrain, la Jeunesse sportive de Kabylie a finalement retrouvé, à l'orée de la présente saison sportive, son fief habituel au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou où l'on n'a enregistré, fort heureusement, aucun incident lors des deux matches-choc face au NAHD de Hussein-Dey et à la JSM Béjaïa.
Il est vrai que ces retrouvailles tant attendues se sont soldées par deux belles victoires, mais force est de constater que le public de Tizi Ouzou a fait preuve de beaucoup de discipline et de retenue, ce qui a bien réconforté les dirigeants de la JSK tout comme les autorités locales qui redoutaient fort ce retour de la formation kabyle dans son antre familière après les douloureux évènements que l'on sait.
Mais alors, la question est de savoir s'il s'agit-là d'un calme plutôt précaire ou d'une prise de conscience des supporters engendrée par cette longue suspension de près d'une année et demie où tout Tizi Ouzou fut sevré de football de haut niveau, alors que le club phare de Kabylie aura perdu gros pour la course au titre durant ces deux dernières saisons où il doit évoluer, tantôt à Boumerdès, tantôt à Bordj Menaïel pour payer donc un lourd tribut imposé par la FAF et la Ligue nationale.
Lors du match JSK-NAHD, on a même vu le public kabyle s'en prendre violemment à quelques voyous surexcités qui avaient enjambé le mur d'enceinte de l'aire de jeu pour faire les pitres sur le tartan, bien avant le coup d'envoi alors que le derby kabyle JSK-JSMB fut empreint d'une sportivité tout simplement exceptionnelle. Il est vrai qu'avant chaque rencontre, le préposé au stade a pris pour habitude de lancer des appels au calme et au fair-play tout en rappelant les risques de suspension encourus par le club qui a tant souffert des lourdes sanctions sportives et financières de ces deux dernières années, mais il faut bien admettre qu'à Tizi Ouzou, comme dans d'autres stades d'Algérie, les brochures pour supporters tout comme les prospectus de sensibilisation font encore défaut, car pour les dirigeants de clubs, seul l'attrait des recettes et l'appât des victoires impératives priment très souvent sur le fair-play et la sécurité de tout le monde. Et au moment où le credo de la violence prend déjà des proportions alarmantes dans nos stades, il est certainement temps de tirer la sonnette d'alarme et de sévir au maximum car la situation est certainement très grave. À titre d'exemple, le nouvel attaquant émigré de la JSK, Rachid Benayen, fraîchement débarqué de sa paisible Normandie, n'arrive pas à comprendre toute cette passion aveugle et les graves débordements constatés dans les stades d'Algérie. Pour sa part, le coach de la JS Kabylie, Nasser Sandjak, très souvent habitué à la quiétude des stades de l'Hexagone, après avoir drivé de longues années, la formation de Noisy-le-Sec (D3 française) en banlieue parisienne, semble en avoir eu pour son compte, après les regrettables incidents qui ont marqué la rencontre MCO-JSK, la semaine dernière au stade Habib-Bouakeul. Véritablement choqué par l'enfer vécu l'autre jour à Oran, Sandjak menace même de plier bagage et de rentrer carrément chez lui en France. “Personnellement, je ne connaissais pas cette face cachée et horrible du football algérien”, dit-il avec beaucoup d'indignation. “Le football est d'abord un jeu qui doit procurer de l'ambiance et du plaisir pour tous les gens qui adorent ce sport.
Mais en Algérie, c'est devenu une question de vie ou de mort, ajoute-t-il. À ce prix-là, je préfère rentrer sagement à la maison car ma place n'est sûrement pas dans des champs de bataille”, enchaîne Sandjak qui songe très sérieusement à claquer la porte et à retrouver à Paris la chaleur de la famille qu'il a pourtant sacrifiée pour servir un football algérien qu'il a tant porté dans son cœur après les belles épopées de l'EN lors de la CAN 2000 au Ghana ou encore de la JSK lors de la première victoire en Coupe de la CAF, en décembre 2000, face aux Egyptiens d'Ismaïlia. Un véritabe drame, n'est-ce-pas ?
MOHAMED HAOUCHINE
Le MCO “trahi” par la violence de ses “ultras”
Autant le public hamraoui a fait des siennes lors des rencontres face au WAT et à la JSK en se comportant d'une manière aussi condamnable que honteuse, autant il était sportif et exemplaire même, par moments, lundi dernier lors de la venue au stade Habib-Bouakeul du double-champion d'Algérie.
Cette subite et presque inattendue transformation d'un “mister Hyde” à un “docteur Jekkil” arrive, certes, un peu tardivement dans la mesure où le fief mouloudéen à déjà écopé d'une suspension de deux matches fermes, mais il n'en demeure pas moins qu'elle confirme au moins une chose : à Oran, on en a marre de cette violence extra-sportive qui n'a fait, jusqu'alors, que de la mauvaise publicité au MCO, dont les déboires de ses supporters ont beaucoup plus alimenté la rubrique “faits divers” que ses exploits sur le terrain n'ont tenu le haut du pavé des pages sportives. C'est pourquoi, lundi dernier, le public, hormis quelques quolibets inévitables, a été sage comme une image.
Même plus. Dès que quelques écorchés vifs et autres “pyromanes” tentaient des manœuvres suspectes ou décidaient de remettre à la mode le lancer de projectiles, une grande partie de la galerie montrait bruyamment sa désapprobation et sa réticence. Ce n'est donc qu'à la faveur d'un exemplaire self-contrôle, doublé d'une grande maturité et d'un fair-play, qu'on croyait perdu à jamais, que les hamraoua ont permis au stade Bouakeul de retrouver sa véritable vocation de théâtre à ciel ouvert.
Un grand mérite revient également au service d'ordre qui, tout en interdisant “l'entrée” de toute bouteille d'eau, a passé au peigne fin chaque supporter afin d'éviter que l'on fasse pénétrer des objets pouvant se “transformer” pour la circonstance en “dangereux projectiles”. Ayant véritablement ressenti dans sa chair les conséquences et les affres du huis clos imposé, la saison dernière, au MCO à la suite des fameux évènements de funeste mémoire qui ont émaillé la dernière rencontre de la phase “aller” face à l'USMA au stade Ahmed Zabana, la majorité du public sportif oranais a assimilé la “chose”, et ce, en dépit de l'absence d'une véritable politique de sensibilisation du présumé comité de supporters en place.
En fait, ce dernier, après une longue hibernation n'a commencé à se “réveiller” que ces derniers temps après l'installation d'un nouveau bureau, présidé par l'ambitieux Toufik Bentata. Le précédent président, Soualmia Benyagoub en l'occurrence, qui était beaucoup plus préoccupé durant ses six années de règne par ses conflits avec, tantôt, le président du MCO, tantôt ses opposants, que par la vraie vocation que lui confère son rôle, a relégué le comité et ses membres à de simples figurants dans le paysage mouloudéen, bons seulement à adopter les bilans des AG ou à “appuyer” un mouvement de protestation d'une quelconque opposition, d'où l'absence totale d'une “culture” de l'organisation et l'ignorance des “bases” du fair-play et de la manière de “supporter” chez la majorité de la galerie mouloudéenne.
Mais avec l'avènement de Bentata et de son proche collaborateur, M. Miloud, les choses semblent aller en s'améliorant, encore que le manque (parfois) de considération et souvent de moyens mis à leur disposition par la direction du MCO laissent l'anarchie et le désordre régner en maîtres absolus. Hormis, par ailleurs, une “cellule de sécurité” formée de quelques “gros bras” d'El-hamri, installée pour veiller à la sécurité des joueurs et du président, qui fait très bien son boulot, aucune initiative de sensibilisation des dizaines de milliers de supporters mouloudéens n'a été prise par ceux qui prétendent occuper ces rôles.
De plus, hormis les proches et supporters du MCO résidant à El-Hamri et formant le noyau dur dudit comité, aucun autre comité d'un quelconque quartier d'Oran n'a vu le jour ou n'a été affilié à la structure mère.
C'est dire que la cohésion, la collaboration et le travail de coordination n'existent point entre les dizaines de milliers de Hamraoua, à cause de l'absence (réelle) sur le terrain d'un véritable comité de supporters digne de ce nom qui les réunit, tous, sous son égide.
Du coup, c'est le MCO qui est le grand perdant. Car, outre les “dégâts” dans les tribunes qui occasionnent, comme on l'a vu, des sanctions fort handicapantes, les recettes du stade en prennent, surtout, un sérieux coup, dans la mesure où, en l'absence d'un véritable travail méthodique et d'une surveillance concrète, les fuites et le trafic des tickets d'entrée au stade sont légion. Cela a, d'ailleurs, été durement ressenti à l'issue du derby face au WAT, où l'on n'a enregistré “officiellement” que 3 000 entrées payantes alors que les spectateurs étaient, en réalité, au moins 9 000 (selon des estimations plus ou moins concordantes) à s'entasser dans les travées du stade Habib-Bouakeul. On soupçonne même l'existence d'un marché parallèle spécialisé dans ce genre de trafic.
Mais à Oran, tous ces dépassements n'étonnent plus et ne choquent plus personne.
La tribune officielle le jour des matchs en est la parfaite illustration et reflète à merveille ce qu'est le MCO, administrativement et organisationnellement parlant…
A. Karim
AHMED BOUSSOUF, Officier supérieur de police, à LIBERTE
“Sanctionner n'est pas la solution”
Après un début de saison relativement calme, la violence a fait sa réapparition dans les stades du pays. Le sportif a eu droit le week-end dernier à des images choquantes et condamnables à la fois, à Blida, Oran et Alger. La Ligue nationale n'a pas tardé à riposter en prononçant des sanctions sévères contre les stades théâtres d'incidents. Est-ce là la solution pour venir à bout de ce phénomène ? Liberté a pris attache avec le premier responsable de la commission compétente qui nous livre son analyse.
Liberté : En votre qualité de président de la commission de la lutte contre la violence dans les stades, quelles sont vos impressions sur les graves incidents du week-end dernier ?
M. Ahmed Boussouf : En fait, le problème de la violence est compliqué et nécessite un traitement de fond pour pouvoir atténuer un tant soit peu de son ampleur. Les facteurs qui nous ont amené à cette situation sont multiples. J'évoquerai, à titre d'exemple, la responsabilité des dirigeants de nos clubs qui, en recrutant des joueurs de renom, à coup de centaines de millions de centimes, avancent des objectifs démesurés qui font rêver leurs supporters. Ces derniers croient, parfois naïvement que les recrutements des meilleurs joueurs mènent inéluctablement à la consécration. Dès lors que leur équipe favorite concède le moindre faux-pas, à domicile notamment, ils expriment leur frustration et leur mécontentement par des actes de hooliganisme et de destruction à grande échelle.
Donc, les clubs, selon vous, sont responsables de cette situation ?
Non, il ne faudrait pas incriminer les clubs uniquement. Je dirai que tout le système de lutte contre ce phénomène était défaillant. Une nouvelle politique a été concoctée par la LNF, en étroite collaboration avec les autorités du pays, pour endiguer ce fléau qui nuit davantage à l'image du ballon rond national. Il faudrait désormais se pencher sur un vrai travail communicationnel qui, à mon sens, revêt une importance capitale. Quand on dit communication, on dit : formation et coordination. Les instances chargées de la gestion de la discipline ainsi que le service d'ordre sont appelés, plus que jamais, à s'unir les efforts pour atteindre les objectifs escomptés.
Ne pensez-vous pas qu'une nouvelle politique de travail s'impose du côté du service d'ordre ?
Ecoutez, le service d'ordre a toujours pris ses responsabilités au moment de l'éclatement des violences. C'est, du reste, grâce à lui que nous sommes parvenus à éviter le pire. Ce qu'il faut revoir, cependant, c'est la politique de ce service avec les supporters. Ces derniers ont besoin de se sentir considérés et pris en charge par les éléments du service d'ordre. C'est un travail de proximité qui s'impose pour rapprocher mieux ces deux parties qui se doivent de s'entraider.
À chaque fois qu'il y a des incidents, la Ligue prend des sanctions contre les clubs. Est-ce là la solution idoine pour lutter contre la violence ?
Pour être sincère avec vous, je pense que ce n'est pas la solution providentielle. Prenons l'exemple de Blida. A cause de certains énergumènes qui ont semé la pagaille à la fin du match à l'intérieur et à l'extérieur du stade, toute la ville de Blida se voit sanctionnée puisque la LNF a instauré le huis clos à l'USMB. Vous n'êtes pas sans savoir qu'une rencontre de football sans public n'a aucune "saveur". On doit sanctionner les fauteurs de troubles, mais il va falloir, par ailleurs, trouver d'autres solutions.
Quelles sont, à votre avis, les solutions ?
On ne peut pas parler de solution, avant que toutes les parties concernées prennent conscience de la gravité de la situation. Des mesures ont déjà été prises, telles que l'engagement des stadiers. Néanmoins, une action importante reste à consolider davantage, à savoir la coordination entre tous les partenaires qui sont la Fédération, la Ligue, les responsables de clubs, le service d'ordre et les supporters. Nous devons, en outre, penser sérieusement à la question de divertissement dans les stades, car, un match de football est, avant tout, des moments de distraction. Le lancement du championnat juniors en lever de rideau des seniors pourrait bien faire l'affaire. Les comités de supporters sont appelés à s'inscrire dans cette optique.
Entretien réalisé par K. Y.


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