Manifestation n Une journée scientifique sur la douleur a été organisée, jeudi, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer par l'association El-Badr d'aide aux malades atteints de cancer. Les professeurs, lors de la séance débats tenue à la fin de cette journée scientifique sur la douleur, organisée à l'hôtel militaire de Blida, ont appelé à l'introduction de «la douleur» dans le cursus de la formation des médecins et des soignants en général, notamment les paramédicaux pour accompagner le malade dans le soulagement de sa souffrance et la création de consultations de douleur au sein des services de santé. Certains ont évoqué le manque de médicaments ou la crainte du recours aux morphiniques pour soulager les malades. Peu auparavant, au cours de la journée scientifique, professeurs, médecins et personnel de la santé venus d'Alger et de Blida ont eu l'occasion de débattre du problème de la douleur dont souffre le malade seul, notamment les malades atteints de cancer qui demandent, selon le vice-président de l'association El-Badr, le Dr Terkmane, une grande mobilisation des ressources humaines. Le Dr Terkmane soulèvera aussi le problème de la gestion de la douleur d'une façon efficace. «La douleur chronique dont l'échelle est supérieure à 7 devrait être prise en charge dans chaque groupement hospitalier.» Les intervenants à cette table ronde ont débattu aussi des raisons de disposer d'unités antidouleur au sein des établissements de santé. Le Pr Griene de l'unité antidouleur du service d'anesthésie et de réanimation au centre Pierre-et-Marie-Curie (Alger) a proposé l'ouverture de «consultations douleur» au profit des enfants cancéreux qui souffrent beaucoup. Le Pr Si Ahmed du service néphrologie de Blida a rappelé que seul le malade vit la douleur. «Le patient souffre dans sa chair, dans son cœur, dans sa tête (avec des syndromes dépressifs) et dans sa gestuelle, et la douleur ne doit pas être rattachée uniquement au cancer. La consultation douleur est très importante pour cerner l'ensemble des problèmes de la santé. Nous souhaitons être guidés par une attitude consensuelle qui se base sur les recommandations de l'OMS et sur l'aspect social et la disponibilité des médicaments.» Sur ce dernier point, le Pr Arezki du service de neurologie au CHU de Blida, a appelé à ce que l'arsenal thérapeutique soit disponible selon la demande des malades suivant une politique économique bien définie. «Nous ne faisons pas beaucoup pour la douleur. On doit apporter le médicament dont le patient a besoin. Il faudrait aussi coordonner nos efforts pour permettre la mise en place des soins antidouleur à Blida.» En outre, il a été en quelque sorte critique envers le corps soignant qui devrait, selon lui, être formé et avoir la volonté de se former. «Avec toutes les nouvelles technologies, un praticien devrait avoir les dernières données chez lui sur la douleur.» Dans le même ordre d'idées, le Pr Abdennebi estime nécessaire la mise en place d'une consultation antidouleur. «L'humanisation des soins ne se fait pas et nos malades continuent à souffrir.» n L'association El-Badr d'aide aux cancéreux a récemment lancé une enquête de grande envergure sur le thème du tabagisme passif au sein des établissements et entreprises, nous a appris le président de l'association, le Dr Moussaoui. «Cette enquête s'étale sur 3 ans pour la sensibilisation du personnel des entreprises sur les dangers du tabagisme sur le fumeur passif», a-t-il dit, rappelant que l'Algérie enregistre de 30 000 à 35 000 nouveaux cas chaque année, dont quelque 16 000 à Blida. n Le Pr Griène a annoncé la tenue du 5e congrès international sur la douleur qui aura lieu à Annaba les 23 et 24 avril prochain avec la participation d'éminents spécialistes algériens, africains et européens