Les années se suivent et se ressemblent au sein de la haute instance du football national. La «stabilité» n?était en fait qu?un mot creux dans la bouche des responsables. Depuis Mohand Maouche qui avait présidé aux destinées de la FAF sept ans durant (octobre 1962- octobre 1969), aucun autre président n?a fait mieux. Le regretté Maouche, connu pour être un grand homme, s?était engagé corps et âme au service du football algérien. Les quatre années assurées à la présidence de la FAF par Mustapha Bennouniche, son successeur, peuvent faire l?objet d?un record en la matière. Si la fédération n?a pas connu de grands changements à sa tête durant la décennie 1970 ? il y a eu passage de témoin entre quatre présidents de 1969 à 1980 ? elle a été gelée pendant deux mois, de juin à août 1975. La décennie 1980 donnait alors le coup d?envoi à une instabilité au niveau de la première institution de notre sport roi, puisque pas moins de neuf présidents se sont succédé avec une moyenne d?un président par an. Dans ce contexte, l?Algérie peut se targuer d?être parmi les fédérations les plus instables du monde. Nominations arbitraires, absence de programme, vide juridique dans les textes ont engendré une gestion anarchique et catastrophique d?un football terni par des considérations politiques. Depuis 1990 à ce jour, le marasme continue et le mal gagne du terrain, touchant même les clubs. Des présidents, dit-on, sont parachutés on ne sait d?où et par qui ! Depuis la première et unique consécration continentale de l?Algérie en 1990, la FAF a vu défiler une quinzaine de gestionnaires à sa tête. Nous avons assisté alors au bureau provisoire de Omar Kezzal (de 1989 à 1992) puis une installation par le MJS de Mouldi Aïssaoui (de 1993 à 1994). Il y eut aussi le comité provisoire de Mohamed Laïb, durant seulement 3 mois, en 1996. Juste après, Mohamed Beghoura a été désigné comme président du comité transitoire pour une période de 9 mois (1996/1997) pour céder la place à Saïd Bouamra qui a assuré la responsabilité du comité intérimaire de septembre à novembre 1997. La FAF n?a pas cessé de broyer du noir, sachant que le malaise ne s?était pas arrêté là. La dissolution du bureau fédéral de Mohamed Haïa, le 16 août 1999, a permis la désignation par le MJS, une nouvelle fois, de Omar Kezzal (avril 2000). La présidence de ce dernier n?a en fait duré que 16 mois, jusqu?à l?élection de Mohamed Raouraoua, le 8 novembre 2001. Tous ces mouvements et changements n?ont fait que confirmer la profonde crise dans laquelle est noyé notre football. Règlements de comptes à n?en plus finir, et esprit de régionalisme et de clanisme ont fait leur apparition pour ensuite persister. Des présidents de club ont imposé leur diktat, des gens ont été sanctionnés et d?autres marginalisés, faisant les frais d?une mauvaise gestion où les intérêts personnels passent avant toute autre considération. Tel est le paysage désolant du sport le plus prisé des Algériens et qui, malheureusement, n?est pas resté sans répercussions sur tout ce qui a trait, de près ou de loin, à la discipline.