On a pris l'habitude, lorsqu'on parle de rêve et de psychanalyse, d'évoquer les thèses de Freud pour qui le rêve est le fruit des désirs refoulés. Pourtant, le psychanalyste suisse, C. G. Jung, pourtant élève de Freud, a un autre point de vue. Pour lui, le rêve est un moyen de connaissance de soi et Jung, lui-même, en a fait l'expérience. Dans son ouvrage autobiographique, intitulé Ma vie, il raconte comment le rêve a déterminé un choix de sa vie. Il avait dix-huit ans et il hésitait entre le type d'études à faire : historiques, philosophiques ou scientifiques. C'est alors qu'il fait deux rêves. Dans le premier, il se voit dans une forêt sombre, s'étendant le long du Rhin. Il parvient à une colline et ayant trouvé une sorte de tumulus funéraire, il se met à creuser. Au bout d'un moment, il tombe sur des ossements préhistoriques. Cette découverte le passionne. Au réveil, il a compris qu'il lui fallait chercher à connaître la nature et le monde. Dans le second rêve, il se retrouve également dans une forêt. Elle est traversée de cours d'eau et, à l'endroit le plus obscur, il aperçoit, entouré de broussailles, un étang de forme ronde. Il s'approche et voit dans l'eau un être étrange, une sorte d'animal, brillant de multiples couleurs et formé de cellules ayant la forme de tentacules. C'est un radiolaire d'un mètre de diamètre environ. Il s'étonne que cette créature soit là et elle éveille alors en lui le désir de découvrir son secret et le secret d'autres phénomènes merveilleux de la nature. Ces deux rêves sont, pour Jung, comme une réponse aux questions qu'il se posait. Il choisit d'étudier les sciences naturelles, puis de faire sa médecine.