Résumé de la 60e partie n Tuppence et Tommy établissent un plan d'action, mais pour surveiller Sheila, ils devront faire appel à Albert, leur ancien domestique... Autre chose, maintenant. Je pense qu'il nous faut surveiller cette prétendue Polonaise que tu as vue parler avec Karl et qui rôde dans le secteur. J'ai bien l'impression qu'elle tient l'autre bout de la chaîne – et c'est précisément ce que nous cherchons. — Je suis bien d'accord. Elle vient certainement ici pour prendre ses consignes ou pour recevoir des mes-sages. La prochaine fois que nous la verrons, il faut qu'un de nous deux la suive et tâche de voir où ça mène. — Et quid de la fouille de la chambre de Mrs Perenna... et de celle de Karl, pendant qu'on y est ? — Je n'ai pas l'impression que nous y découvririons le moindre indice, releva Tuppence. Après tout, en tant qu'Allemand, il est susceptible à tout instant d'être contrôlé par la police. Du coup, il ne doit sûrement rien laisser traîner. Quant à la chambre de Mrs Perenna, cela ne va pas être du gâteau. Quand elle sort de l'hôtel, en général Sheila est là, et puis il y a Betty et Mrs Sprot qui se baladent tout le temps dans les couloirs, sans parler de Mrs O'Rourke qui reste très souvent dans sa chambre. Elle prit le temps de la réflexion, puis : — Bah ! je crois que c'est l'heure du déjeuner qui conviendra le mieux. — Même topo que notre ami Karl... — Exactement. Je pourrais me découvrir une migraine et monter dans ma chambre... Non. Quelqu'un pourrait avoir envie de venir me manifester sa sollicitude. Oh ! je sais : je rentrerai discrètement avant le déjeuner, et je monterai dans ma chambre sans rien dire à personne. Et puis, après le déjeuner, je raconterai que j'avais la migraine, — Tu ne crois pas qu'il vaudrait mieux que ce soit moi qui le fasse ? D'ici à demain, mon rhume des foins pourrait repiquer du vif. — Non, mieux vaut que j'y aille. Si on me surprend, je pourrai toujours dire que je cherchais de l'aspirine ou Dieu sait quoi. Tandis que la présence d'un homme dans la chambre de Mrs Perenna pourrait amener à se poser des tas de questions. — Des questions tout ce qu'il y a de scabreuses, sourit Tommy. Mais son sourire s'estompa vite. — Le plus tôt sera le mieux, ma vieille, conclut-il, soudain grave et inquiet. Les nouvelles d'aujourd'hui ne sont pas bonnes. Il nous faut découvrir le pot aux roses. Et vite ! Tommy reprit sa promenade qui le conduisit jusqu'au bureau de poste. Il y appela au téléphone Mr Grant, pour un bref rapport : «Notre récente opération a été couronnée de succès, et notre ami K. est à coup sûr impliqué.» Ensuite, il écrivit une lettre, qu'il mit à la boîte. Elle portait comme adresse : Mr Albert Batt, The Duck and Dog Glamorgan Street, Kennington. Après quoi il acheta un hebdomadaire qui faisait profession d'informer le peuple britannique de ce qui allait réellement se passer. Puis, à petits pas, il prit posément le chemin de Sans Souci. (à suivre...)