Correction n Le Barça a littéralement annihilé le Real Madrid dans un Clasico qui a livré un verdict implacable. Une exceptionnelle démonstration de force à Santiago Bernabeu dont le club merengue aura du mal à se remettre. On attendait le choc des titans, le duel des géants qui devait décider du seul Roi d'Espagne, nous l'attendons toujours. Car le Barça a montré qu'il n'avait pas de rival, surtout pas en Espagne et surtout pas le Real. Le club merengue, qui avait une occasion unique de sauver sa saison, n'a pas pu sauver son prestige. La faute à de multiples errances défensives et à un adversaire bien trop fort. Le bilan extraordinaire de 52 points pris sur 54 possibles, les succès incroyables à Séville, contre Valence ou à Getafe, tout cela a été effacé par les buts de Thierry Henry et les passes de Xavi. 90 minutes ont suffi pour éteindre un Real qui n'a jamais été proche d'égaler son incroyable rival. A l'heure du bilan, Madrid a perdu bien plus que la Liga et devra tout reconstruire de 0. Tout avait pourtant bien commencé pour les Merengue, qui versaient le premier sang par l'entremise d'Higuain. Le natif de Brest ouvrait la marque d'une tête rageuse sur un bon service de Ramos. L'euphorie madrilène, les espoirs de titre et la joie de Bernabeu ont duré trois minutes chrono. Le temps pour Thierry Henry de servir sa «spéciale» pour battre Casillas consécutivement à une belle louche de Messi. Les prémices d'une débandade sans précédents pour un Real qui s'était pris à rêver. Car Henry n'en avait pas fini avec les Madrilènes. Deux minutes plus tard (20'), il obtenait un bon coup franc que Xavi transformait en offrande décisive pour Puyol, 2-1, puis 3-1 après que Lassana Diarra ne se rende coupable d'un excès d'attentisme, perdant un ballon crucial devant le pressing de Xavi qui lançait ensuite Messi, seul face à un Casillas (qui, sans mentir, a été l'un des seuls Merengue a tenir son rang même si le score est trompeur en ce sens) se fendait d'un extérieur du pied subtil, accentuant l'avance. 3-1, le score à la pause. Les socios merengue, à ce moment-là, enjambaient avec célérité la frontière entre espoir et désespoir, avec une nette préférence pour la deuxième tendance. Le seuil de la déréliction fut définitivement franchi après le deuxième but d'Henry (58'). Le Français rétorquait immédiatement à une réduction du score de Ramos (56'), enterrant toute velléité de révolte locale. Mais le cauchemar était loin d'être terminé pour le Real. Juande Ramos, au moins aussi perdu que ses joueurs, laissait l'exécrable Gago en seul récupérateur et sortait Marcelo et Ramos pour Huntelaar et Van der Vaart. La deuxième meilleure défense d'Europe en 2009 faisait portes ouvertes dès lors et Messi ne se priva pas pour tuer le match. L'Argentin y allait lui aussi de son doublé à la suite d'un échange intelligent avec Xavi. 5-2 et bientôt 6-2. Les supporters, hagards, ne croyaient pas vraiment leurs yeux en voyant Piqué planter la sixième banderille dans le taureau malade. Le stade clairsemé, silencieux à part quelques sifflets épars, ressemblait vraiment à un champ de bataille dévasté. Le Barça était trop fort et sa supériorité ne souffre désormais aucune contestation. A lui de transposer cette prééminence en Europe. Une telle équipe mérite de briller ailleurs que dans la péninsule ibérique. Fiche technique Madrid. Stade de Santiago Bernabeu, beau temps, stade archicomble, 80 000 spectateurs, arbitrage de Undiano. Buts: Higuain (14'), Sergio Ramos (56') - Real Madrid. Henry (18', 58)', Puyol (20'), Messi (36', 75)', Piqué (83') - FC Barcelone. Avertissements: Sergio Ramos (25'), Marcelo (45'), Van der Vaart (74'), Javi Garcia (85') - Real Madrid. Abidal (23'), Puyol (39') - FC Barcelone. Real Madrid : Casillas, Sergio Ramos (van der Vaart 72), Cannavaro, Metzelder, Heinze, Robben (Javi Garcia 79), Gago, L. Diarra, Marcelo (Huntelaar 59), Higuain, Raul Entraîneur : Juande Ramos FC Barcelone : Victor Valdés, Dani Alves, Puyol (cap), Piqué, Abidal, Xavi, Touré (Sergi Busquets 86), Iniesta (Bojan 85), Messi, Eto'o, Henry (Keita 61) Entraîneur : Josep Guardiola