Le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) a été la première maladie grave et transmissible ayant apparu au début de ce XXIe siècle. L'épidémie, partie de Chine à la fin 2002, a éclaté au niveau mondial en 2003 touchant plus de 8 000 personnes et faisant près de 800 morts. Grâce à une mobilisation internationale sans précédent, motivée par l'alerte mondiale déclenchée le 12 mars 2003 par l'OMS, l'épidémie a pu être endiguée par des mesures d'isolement et de quarantaine. Les efforts colossaux fournis par les chercheurs ont abouti à identifier le virus de cette maladie. Le virus est d'origine animale et cause, entre autres, des infections pulmonaires ou intestinales. Il a été trouvé chez quelques espèces dont la civette, un animal sauvage vendu sur les marchés et consommé au sud de la Chine. Toutefois, les scientifiques n'ont toujours pas pu identifier la manière de transmission de ce virus de l'animal à l'homme. Toutefois, il s'est avéré que ce virus se transmet vite de l'homme à l'homme par des gouttelettes de salive contaminées. L'historique de cette maladie témoigne de la rapidité de sa propagation. Le 21 février 2003, un médecin de Canton, âgé de 64 ans, se trouve dans l'ascenseur de l'hôtel Métropole de Hongkong où il est venu assister à un mariage. Il éternue sans arrêt pendant le trajet entre le neuvième étage – où se trouve sa chambre – et le rez-de-chaussée. Quelques jours après, il succombe dans un hôpital de Hongkong à une maladie respiratoire jusque-là inconnue, non sans avoir contaminé quatre membres du personnel et sa famille venue lui rendre visite. L'épidémie provoquera la mort de 300 personnes sur le territoire et 416 dans 27 autres pays. Toutes les personnes qui se trouvaient dans l'ascenseur avec ce médecin malade seront, à leur tour, contaminées et iront répandre le virus dans leur entourage, certains à Hongkong même, d'autres à Singapour, au Vietnam, jusqu'au Canada où l'on comptera également des dizaines de morts. Lorsque les spécialistes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) reçoivent les nouvelles de contamination de nature similaire en provenance de lieux aussi éloignés que Toronto, Hongkong et Singapour, ils y voient le risque d'une véritable pandémie mondiale. Il aura fallu trois mois pour que le risque de pandémie soit maîtrisé, non sans avoir semé la panique sur toute la planète.