Succès n Après la réussite de la toute première intervention chirurgicale lourde de réimplantation du bras totalement amputé du petit Chouaïb au CHU de Beni Messous, la médecine algérienne vient de réaliser une autre prouesse. Une autre opération chirurgicale très lourde a été réalisée, samedi, à la clinique médico-chirurgicale infantile Mohamed-Othmane-Tolba de Bou Ismaïl, sur un enfant de 1 an, mais sous la supervision d'une équipe anglaise (voir notre édition d'hier). Le petit Badreddine qui souffrait d'une anomalie pathologique congénitale, a bénéficié d'une double réparation chirurgicale lourde et compliquée qui a duré 3h 30mn. Elle a été effectuée pour la première fois en Algérie, par une jeune équipe pluridisciplinaire sous la supervision britannique, du Pr Sethia et de son équipe. «Ce nourrisson de 5 kg, outre une hypertension pulmonaire grave, avait une seule communication entre les 2 ventricules au lieu d'avoir 2 vaisseaux. Nous avons fermé la Communication intraventriculaire (CIV), enlevé l'artère pulmonaire, puis greffé l'artère entre le ventricule droit et les 2 artères droite et gauche du poumon», nous a expliqué le jeune Dr Djellouli, maître assistant en chirurgie cardiovasculaire, qui a opéré le petit. «Le Pr Sethia m'a dit qu'il allait m'aider au milieu de l'intervention, mais finalement il m'a laissé terminer le travail seul. Il nous a fait confiance et je suis satisfait de toute l'équipe, y compris les paramédicaux», a-t-il repris, se félicitant aussi de la confiance placée en lui par la tutelle (Cnas et ministère du Travail). «Si nous arrivons à gérer ce genre de malades chez nous, bientôt nous pourrons arrêter tout transfert d'enfants à l'étranger, sachant que ce type d'intervention coûterait à l'Etat 20 000 euros par malade.» Les 3 autres chirurgiens cardiovasculaires algériens (Boulakakaz, Hadj Miloud et Bourida) nous ont exprimé leur fierté pour cette 1re effectuée en Algérie et qui, d'habitude, nécessitait un transfert à l'étranger. «Ce que nous attendons de la coopération, c'est de perfectionner nos techniques concernant les malades de petits poids et les pathologies complexes», nous a révélé le Dr Bourida. Le Dr Boulakakaz, quant à lui, voit que la compétence algérienne s'améliore avec l'assistance étrangère au profit des malades. Pour sa part, le médecin réanimateur, le Dr Souilamas nous a expliqué que son équipe n'est ni habituée à ce genre de chirurgie ni à la réanimation des tout petits, «mais nous n'avons pas l'impression finalement que pareille chose est insurmontable !». Et d'ajouter : «Nous avons juste mis en pratique ce que nous avons appris avec les étrangers, mais avec une meilleure assurance.» L'équipe paramédicale a également été félicitée pour son travail. Enfin, le Pr Sethia nous a révélé que l'équipe algérienne est très enthousiaste pour l'apprentissage des techniques. «Ces médecins commencent à gagner plus de confiance, je suis très impressionné par la compétence bientôt développée par cette équipe que j'appelle mes collègues»