Mohamed Rahmani À peine installé dans ses nouvelles fonctions comme directeur général d'ArcelorMittal Annaba (AMA), Vincent Le Gouic aura à gérer un conflit syndico-syndical qui peut avoir de graves répercussions sur le rendement du complexe sidérurgique mais aussi et surtout sur le plan d'investissement que compte mettre en place le Groupe public Sider. En effet, dans une correspondance datée du 24 octobre courant le syndicat destitué demande l'intervention de la direction pour «protéger le complexe des griffes de cette maffia qui veut déstabiliser le complexe, accaparer ses ressources et réaliser ses intérêts», est-il souligné dans la lettre. Ladite maffia est, selon le document, représentée par les SG de l'union locale et l'union de wilaya Ugta représentée respectivement par MM. Aïssa Menadi et Tayeb Hemarnia. Ces derniers que l'écrit du syndicat accuse nommément de corruption, voulaient faire passer certains dossiers d'entreprises de sous-traitance pour profiter des avoirs du complexe, mais ils se sont heurtés au refus des représentants des travailleurs, ce qui aurait amené lesdits responsables des structures hiérarchiques de l'Ugta à les destituer de leurs fonctions, évinçant tout le bureau syndical pour le remplacer par d'autres avec un nouveau SG du syndicat AMA. «L'installation d'un bureau syndical illégitime avec comme secrétaire général. Azzeddine Seghir impliqué dans différentes affaires de corruption dont celle dite de ‘‘Hacène Fellah'' (aujourd'hui en prison, Ndlr). Ce qui a provoqué l'indignation des travailleurs qui rejettent et refusent catégoriquement cette décision et est à l'origine de la déstabilisation actuelle du complexe», poursuit le document. Plus loin le rédacteur de la correspondance rapporte que cette situation a été rapportée à l'ex-directeur du complexe, Joe Kazadi, et des mesures avaient été décidées. Les mesures en question ont trait à l'annulation de la décision de destitution du syndicat, à la constitution d'une commission composée d'un représentant national de l'Ugta, d'un autre de l'inspection du travail, d'un délégué de la wilaya, d'un responsable de la direction du complexe et un représentant pour chacune des deux parties en conflit aux fins de trancher quant à la légitimité du nouveau syndicat installé. Le désormais ex-secrétaire général, Daoud Kechichi, refuse de reconnaître la nouvelle configuration du conseil syndical soutenu en cela par l'ex-bureau syndical évincé et par des centaines de travailleurs qui lui sont restés fidèles. Il tire là une dernière salve pour essayer de reconquérir ses fonctions perdues mais apparemment le train est déjà en marche et les responsables locaux Ugta maintiennent leur position. Ce qui augure de troubles à venir qui pourraient compromettre sérieusement la mise en place du plan d'investissement de 763 millions de dollars. Un plan qui aiguise bien des appétits et qui suscite bien des intérêts, chacun voulant avoir une part d'un gâteau nommé ArcelorMittal Annaba. M. R.