Le calendrier de visites de M. John Kerry, le ministre américain des Affaires étrangères, a été totalement chamboulé en raison des négociations sur le dossier nucléaire iranien. John Kerry qui devait effectuer une tournée au Proche-Orient et qui était attendu à Alger a dû reporter sa visite pour se rendre d'urgence à Genève hier et rejoindre ses homologues de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, dans les discussions sur le nucléaire iranien, nourrissant l'hypothèse d'un accord historique imminent après des années de blocage. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, le report de la visite de M. Kerry a été décidé d'un «commun accord». Dans une déclaration à l'APS, M. Belani a expliqué que «le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a reçu hier après-midi, une communication téléphonique du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui l'a informé que le président Barack Obama lui a demandé de se rendre à Genève dans le cadre des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien. Le secrétaire d'Etat américain doit rentrer de Genève à Washington pour faire un rapport au président Obama et pour interagir avec le Congres sur les développements liés au dossier nucléaire iranien». Dans ce contexte, la partie américaine a indiqué que «toutes les étapes du périple du secrétaire d'Etat, prévues pour les prochains jours, ont été annulées». Malgré le report de cette visite, rappelons toutefois que la porte- parole adjointe chargée du Moyen-Orient auprès du département d'Etat, Mme Dina Badawy, a déclaré, la veille de la visite de John Kerry à Alger que «le Dialogue stratégique avec l'Algérie est important pour les Etats-Unis», ce qui explique, selon elle, l'impatience du secrétaire d'Etat «de rencontrer les hauts responsables algériens pour renforcer les relations bilatérales». Dans cette optique, les Etats-Unis «coordonnent étroitement» avec l'Algérie sur un éventail de questions, notamment «politique, sécuritaire et de lutte contre le terrorisme ainsi que de l'économie et de la promotion de la société civile», a-t-elle ajouté. En évoquant la première visite que John Kerry devait effectuer en Algérie au début de cette semaine, la porte-parole a soutenu que le déplacement de M. Kerry ainsi que le dDialogue stratégique «prouvent le plein essor du partenariat entre les Etats-Unis et l'Algérie». Questionnée par l'APS, sur les thèmes qui devaient être abordés lors de cette réunion, la porte-parole a tenu, tout d'abord, à préciser que le Dialogue stratégique algéro-américain avait été lancé en 2012 «sur une volonté commune de trouver des opportunités pour, non seulement, renforcer la coopération entre les deux pays mais, aussi, chercher de nouvelles pistes de collaboration dans les domaines politique, sécuritaire, économique, éducatif et culturel». En conséquence, a-t-elle renchéri, la rencontre du Dialogue stratégique d'Alger va s'appuyer sur l'engagement pris lors de la réunion de Washington en 2012 afin d'examiner les actions en cours et d'identifier de nouvelles initiatives communes à même «de faire avancer nos priorités communes pour une région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient sûre, stable et prospère». Mme Badawy a expliqué, de surcroît, qu'outre l'objectif d'élargir et d'approfondir leurs relations économiques et commerciales avec l'Algérie, les Etats-Unis «continueront à partager leur expertise technique et humaine dans le développement du secteur de l'énergie en Algérie, y compris les technologies d'énergies renouvelables». Selon elle, il s'agit également de renforcer la coopération et les échanges dans le domaine de l'éducation et d'encourager les étudiants algériens à étudier aux Etats-Unis. Par ailleurs, elle a fait savoir que la deuxième réunion du Dialogue stratégique sera aussi l'occasion pour l'Algérie et les Etats-Unis d'examiner ensemble les développements en Syrie, y compris les efforts visant à éliminer le programme syrien d'armes chimiques et les besoins humanitaires pour les réfugiés syriens. Interrogée, par ailleurs, sur le rôle de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, la porte-parole a affirmé qu'outre sa qualité de pays membre du programme «Partenariat pour la lutte contre le terrorisme transsaharien (Tsctp), l'Algérie est un partenaire solide dans la lutte contre les menaces terroristes». Enfin, à une question sur le Sahara occidental occupé, Mme Badawy a indiqué que les Etats-Unis continuaient non seulement à appuyer les efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable mais aussi «à soutenir les négociations sous la conduite de l'ONU». H. Y./APS