Déjà qualifié d'office pour le Mondial qu'il organisera dans un peu plus d'un an, le Brésil est obligé de se préparer pour accueillir les milliers de fans du monde entier. La Coupe du Monde approche. À grands pas. Le gouvernement brésilien le sait. Dans 7 mois, tous les yeux seront braqués sur le Brésil, qui deviendra le centre du monde le temps d'un mois de compétition. Cette compétition, la sélection brésilienne veut évidemment en être le principal protagoniste. Depuis le Mondial en Afrique du Sud, qu'elle avait quitté par la petite porte en quarts de finale, l'équipe Verdeoro se cherche, avec comme objectif ultime 2014. Pour le gouvernement, les bonnes nouvelles du front sportif ne suffisent pas à apaiser les angoisses : le pays sera-t-il à la hauteur du défi d'organiser une Coupe du Monde, la première depuis 1950, perdue contre l'Uruguay au cours d'une finale que les Brésiliens de tous les âges racontent encore avec un sanglot dans la voix ? L'effondrement, le 27 mai, d'une partie de la toiture du stade de Salvador de Bahia, deux mois après son inauguration, a rappelé l'ampleur des retards dans la livraison des arènes, et la précarité de certains travaux. Parmi les cinq autres stades devant accueillir la Coupe du Monde, le mythique Maracana a enfin rouvert ses portes, avec des mois de retard, mais les monticules de terre, tout autour, rappellent qu'il n'est pas achevé. A Brasilia, le stade Mané Garrincha qui a accueilli le match d'ouverture de la Coupe des Confédérations a été également inauguré, tout comme l'Arena Pernambuco, fraîchement construit à Recife. Seules les villes de Belo Horizonte et Fortaleza, seront prêtes pour l'événement. La situation des six autres stades du Mondial n'est guère plus rassurante. A Sao Paulo, l'Arena Corinthians, terminée à 75% devrait être fini en décembre 2013. La réforme du Beira-Rio, à Porto Alegre, en est au même stade. A Natal, le stade Arena das Dunas est prêt aux deux tiers, assure son constructeur, alors qu'à Manaus, on n'en est qu'à la moitié des travaux (58%) pour l'Arena da Amazonia, déjà en cours d'achèvement. Enfin dans le centre-ouest, le stade de Curitiba est achevé à 68% selon le gouvernement, qui assure que celui de Cuiaba sera prêt. Au-delà des stades, c'est la question des infrastructures, problème récurrent au Brésil, qui inquiète. Dans ce pays aux dimensions continentales, comment transporter les 500 000 étrangers et les quelques trois millions de touristes étrangers attendus pendant le Mondial ? La hausse des revenus des plus pauvres, qui a grossi la classe moyenne brésilienne de 40 millions de personnes au cours de la dernière décennie, met déjà le système de transport à rude épreuve. Les routes, en mauvais état, sont surchargées, il n'y pratiquement pas de réseau ferré destiné aux voyageurs, et les aéroports, obsolètes, sont incapables de répondre à une demande qui a augmenté de 120% depuis 2003. Le gouvernement a beau investir des sommes records, et privatiser des terminaux à la va-vite, de nombreuses villes dont Rio, ne seront pas prêtes. Même constat pour le transport urbain : le tramway de Manaus, présenté comme un des héritages de la Coupe ne sera pas opérationnel en juin prochain. Car à 7 mois de leur Mondial, les doutes sont encore trop importants et les certitudes trop peu nombreuses. Comment dit-on «compte à rebours» en brésilien ?