La situation actuelle de la PME et l'environnement «défavorable» dans lequel elle active ne lui permettent guère d'être compétitive à l'échelle internationale. A court terme, cette situation pourrait s'aggraver davantage, notamment lorsque le démantèlement tarifaire dans le cadre de l'Accord d'association avec l'UE arrivera à son terme (en 2020) mais aussi lorsque l'adhésion de l'Algérie à l'OMC sera effective. C'est lors de la tenue, jeudi dernier à Alger, de la 7e assemblée générale ordinaire du Conseil national consultatif (CNC) de la PME, que les présidents du CNC/PME et du Conseil national économique et social (Cnes) respectivement, Zaim Bensaci et Mohamed Seghir Babès, et le secrétaire général de l'Ugta, Sidi Saïd, ont décortiqué la situation dramatique dans laquelle opère la petite et moyenne entreprise nationale. Selon M. Bensaci, «la PME rencontre toujours des problèmes et des contraintes qui freinent son évolution et font stagner la production nationale, cela ne permet pas le développement économique de l'Algérie». Outre l'environnement extérieur, la PME souffre également de beaucoup d'insuffisances à l'interne, souligne-t-il, citant, entre autres faiblesses, la mauvaise gestion de la qualité et des ressources humaines. Ainsi, pour assurer le renforcement et améliorer la compétitivité des PME nationales, il est impératif, selon le président du CNC /PME de mettre en œuvre une nouvelle dynamique de développement de l'entreprise en Algérie. M. Bensaci suggère, à cet effet, d'élaborer une cartographie numérisée de la PME en Algérie. Selon lui, le pays ne peut pas se satisfaire d'un nombre d'environ 700 000 PME, dont 98% sont de très petites entreprises employant moins de 10 personnes. L'Algérie devrait disposer, de l'avis du président du CNC/PME, de 2 millions de PME pour prétendre offrir du travail aux chercheurs d'emploi et booster la sous-traitance afin de réduire les importations. M. Bensaci propose ainsi de développer la sous-traitance, d'encourager le partenariat entre secteurs public et privé et aussi d'enseigner l'entrepreunariat à l'université. A propos de la sous-traitance, M. Bensaci a affirmé que «l'organisation avec le ministère de rencontres PME/EPE autour des grands pôles industriels, pour favoriser les opérations de sous-traitance, constituera l'une des actions prioritaires pour l'exercice de 2014». Sidi Saïd recommande, quant à lui, d'organiser des assises nationales de la PME l'année prochaine et de faire de 2014 l'année de la PME-PMI. Et ce, dans le cadre de la promotion de la production nationale, un des axes stratégiques du développement économique national, précise-t-il. Pour M. Babès, il est nécessaire d'aller de l'avant «plus vite et plus haut» pour assurer l'émergence de l'Algérie avec ses PME, qui auront à jouer ce rôle clé dans les mois et les années à venir. B. A.