Les opérateurs économiques revendiquent plus de souplesse et de dynamisme pour un démarrage effectif de la Bourse d'Alger, qui peine encore à attirer les entreprises et les capitaux. C'est ce qui ressort de la deuxième édition des «Jeudis de l'UNI», organisée par l'Union nationale des investisseurs (UNI) à la Tour ABC, à Alger. Pour Abdelouahab Rahim, président de l'UNI, le retard qu'accuse la Bourse d'Alger est dû en partie au manque de liquidités, détenues par les banques et les circuits de l'informel. Un obstacle qui freine d'ailleurs de nombreux secteurs d'activités et est perçu comme une contrainte pour les investisseurs. Pour cela, juge le patron de l'UNI, il est nécessaire de libérer le secteur public du carcan de l'administration pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans le développement et le financement de l'économie nationale. «Nous plaidons pour une répartition équitable de cette masse monétaire pour un démarrage effectif de la Bourse», a-t-il affirmé. Il faut reconnaître dans ce sens que la Bourse d'Alger demeure loin des objectifs fixés et ne reflète guère pour le moment la taille de l'économie nationale. Hormis les cotations de trois entreprises, Alliance Assurances, Egh El Aurassi et Saidal et deux titres de créances, Spa Dahli et Sonelgaz, le marché boursier reste loin des attentes de l'économie algérienne. Depuis sa création, la capitalisation boursière est restée à un niveau faible, estimé à 15 milliards de dinars soit 0,1% du PIB. Mais des actions tendant à relancer ce marché indispensable aux entreprises ont été lancées ces dernières années. Ce que confirme le directeur général de la Bourse, Yazid Benmouhoub. Ce dernier pointe du doigt également les banques publiques qui ne jouent pas le jeu, selon lui. Mais parallèlement à cette problématique de liquidités, les réticences des entreprises à ouvrir une partie de leur capital en Bourse demeurent un handicap de taille. Les raisons sont multiples, notamment le caractère familial d'une grande partie des entités privées ainsi que la méconnaissance des activités de la Bourse pour un bon nombre d'opérateurs. Des raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à donner l'exemple en décidant d'autoriser les grandes entreprises du pays à entrer en Bourse. Il s'agit, entre autres, de Mobilis, Cosider carrières, trois cimenteries, la compagnie d'assurances Caar et la banque publique CPA, qui ont reçu dernièrement l'aval du Conseil des participations de l'Etat (CPE). L'opération sera appuyée par une formation d'analystes financiers, qui sera dispensée par l'Abef, et la mise en ligne d'un site Internet pour vulgariser l'information financière. Un accompagnement qui se fera par le biais des experts de Paris Europlace. Cette dernière fournira une assistance à la Cosob pour développer le marché financier dans la cadre du projet «Alger place financière». Globalement, le travail mené par la Cosob et la Bourse d'Alger vise à atteindre des capitalisations boursières de l'ordre de 20 milliards de dollars, soit 5% du PIB, dans un délai de 10 ans. Enfin, un expert financier, intervenant durant la rencontre, a relevé l'inadaptation aux différents mécanismes qui composent le marché boursier de certaines dispositions du nouveau système comptable et financier en vigueur depuis 2010. S. B.