Nasser Hannachi La surcharge des classes est un des soucis des élèves et des parents qui estiment que cette situation influe considérablement sur le niveau de leurs enfants scolarisés. Il est clair que l'enseignant ne peut prendre en charge de manière convenable une classe comptant un grand nombre d'élèves qui, indéniablement, ne trouvent pas leur compte et n'arrivent pas à assimiler les cours. Ce problème est constamment posé par les médias qui se font l'écho des élèves et des parents, sachant que la question les préoccupe plus que quiconque alors que ces derniers auraient souhaité que le corps enseignant réagisse à l'échelle nationale pour le règlement de ce qui est devenu un obstacle au bon déroulement des cours. Dans la capitale de l'Est, le problème s'est un peu estompé au terme de la rentrée 2013-2014. «On est loin des chiffres des années 2011, 2012, années durant lesquelles la wilaya avait souffert de ce problème, notamment dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Le nombre d'élèves atteignait des pics avec pas moins de 45 élèves par classe dans certains établissements de la wilaya», avance un enseignant. Cette situation est le résultat du relogement massif de familles dans cette localité avec, en prime, une mauvaise répartition des nouveaux inscrits et transférés, de l'avis de quelques instituteurs. «La cause principale est liée à la démographie, mais au début, face à ce rush, le dispatching adéquat était absent lors des transferts», soutiennent-ils. Pour cette année la satisfaction était perceptible chez le ministre de l'Education nationale, Baba Ahmed, qui a donné le coup d'envoi de l'année scolaire 2013-2014 à partir de Constantine. Grâce aux infrastructures livrées la tension a baissé. Il reste cependant à poursuivre le parachèvement des chantiers en cours pour espérer une résorption optimale. «La surcharge est un problème national et ne concerne pas uniquement Constantine. Les projets inaugurés ont résorbé un tant soit peu le surplus», estime l'académie indiquant qu'il reste encore des chantiers en cours de réalisation dans quelques communes, et ce, pour résoudre définitivement ce problème. Constantine a conforté ses infrastructures scolaires avec l'ouverture de quelques établissements. Au total, deux lycées et trois collèges, en plus de deux groupes scolaires, sont venus renforcer le secteur à Ali-Mendjeli, ainsi qu'un lycée à El Khroub. Ces acquis ont ramené l'apaisement, bien que certaines unités continuent de gérer des places pédagogiques selon leur disponibilité. Consciente de cette disproportion en matière de places pédagogiques affichée dans quelques régions du pays, la tutelle a boosté les chantiers pour réaliser durant cet exercice sur tout le territoire de la wilaya 254 écoles primaires, 99 collèges et 109 lycées, et ce, avec l'objectif de ramener le nombre d'élèves en classe à 32. La capitale de l'Est a eu son quota dans de nombreuses communes après les dysfonctionnements survenus suite aux vagues de relogements. Ainsi, le chef-lieu enregistre un allègement considérable. Certains quartiers d'où des familles ont été déplacées se sont presque vidés et les établissements scolaires qui s'y trouvent ont récupéré des places. C'est pourquoi, selon les gestionnaires de l'éducation, un autre schéma s'impose en vue d'équilibrer la carte scolaire pour une meilleure dispense des cours. «C'est évident, une surcharge des classes influe sur le rendement de l'enseignant et du coup l'élève perçoit mal ses leçons», explique un professeur. Même vision chez les parents, dont les enfants étudient dans des établissements débordés. Du côté de la direction de l'éducation, le satisfecit est presque total car la wilaya est loin de revivre le spectre de 2012, lorsque les enfants scolarisés s'entassaient dans quelques classes à Ali-Mendjeli. Le phénomène de la surcharge des classes est aggravé par la lourdeur des cartables qui persiste dans tous les établissements et concerne ainsi chaque élève, surtout ceux des deux premiers cycles. Combien de fois n'a-t-on alerté sur les dangers encourus par l'enfant devant porter un pesant cartable sur le dos. Les associations de parents d'élèves spécialement réclamaient une révision judicieuse du contenu de ces cartables et leur allègement. C'est là problème auquel les parents se sont retrouvés confrontés, seuls. Lors de sa prise de fonction, le ministre de l'Education nationale évoquait un ajustement des programmes avec en sus un allègement progressif du cartable, qu'on attend toujours. Les casiers de rangement, dont devaient s'équiper tous les établissements et qui étaient promis depuis des années, sont absents dans la majorité des établissements. Les APC qui devaient prendre en charge l'installation de ces équipements n'ont pas les moyens nécessaires pour en doter toutes les écoles, dont certaines ne disposent d'ailleurs pas de place suffisante pour les casiers, les tables occupant tout l'espace. Le cartable moins lourd promis avant la rentrée scolaire n'est pas à l'ordre du jour. Les enfants peinent toujours à le soulever. Quant à cette idée de remplacer les livres par des tablettes, elle est encore au stade de la théorie. Sous un autre aspect, ce chapitre relatif à la surcharge devrait interpeller divers secteurs et non seulement les parents d'élèves. Le département de la santé peut peser de son poids par le bais de la médecine scolaire pour persuader les responsables de l'éducation des dangers, réels, d'une charge endossée par un enfant de moins de 10 ans ! Pour l'heure, on en est encore aux promesses. La surcharge est toujours là, en classe ou sur le dos des élèves. N. H.