Ils étaient tous là pour sceller le nouveau pacte économique et social. Gouvernement, Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et les différentes associations patronales ont signé le pacte qui aura une durée de cinq années. À la veille de l'anniversaire de l'Ugta, les partenaires ont convenu d'une série de décisions pour améliorer le climat des affaires, protéger et promouvoir la production nationale et améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs. Sur ce dernier point, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré que «nos frères de l'Ugta demandent l'abrogation de l'article 87 bis de la loi relative aux relations de travail au motif que la définition donnée du Snmg pénalise en particulier les travailleurs des basses catégories professionnelles, tout comme elle ne permet pas aux entreprises plus de flexibilité pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs ou pour indemniser toute sujétion liée à l'organisation ou aux conditions particulière du travail». Il expliquera les raisons de l'abrogation de l'article en question et la redéfinition du Snmg par le fait que «nous avons le devoir de mobiliser toutes les forces vives de ce pays et en particulier les travailleurs pour relever les défis qui nous sont imposés». Il ajoutera que «cette nouvelle définition du Snmg interviendra à la faveur de la promulgation de la loi de Finances pour 2015». Ce délai est rendu nécessaire «pour permettre aux entreprises de réunir toutes les conditions d'une bonne mise en œuvre», selon le Premier ministre. Au sujet de la diversification de l'économie, l'ensemble des participants à la 16e tripartite s'accordent «à rompre sa forte dépendance aux hydrocarbures et la nécessité de promouvoir les activités productives hors hydrocarbures, créatrices de richesses et d'emplois». Concernant la production nationale, les partenaires sociaux se sont mis d'accord pour «promouvoir et privilégier le label Algérie» et faire face à la concurrence des importations en étant à «la hauteur des exigences de productivité et de compétitivité du marché international». Le Premier ministre a également soutenu que l'économie de marché restera sociale avec ses transferts sociaux et le soutien aux couches défavorisées «car nous rejetons l'ultralibéralisme». Il énoncera également une série de mesures destinées à améliorer le climat des affaires. Par «une simplification des procédures pour la création d'entreprises» et aussi «la modernisation de l'administration économique et la lutte contre les lenteurs et comportements bureaucratiques et la décentralisation de la décision, la lutte contre les pratiques informelles et la contrefaçon ainsi que la régulation des activités commerciales» et «la promotion et la protection de l'économie nationale par la production de normes techniques, de qualité et de règles de défenses commerciales». Dans ses différentes interventions, le Premier ministre a appelé les entrepreneurs à plus d'efforts et une amélioration de la qualité des produits pour pouvoir être compétitifs. Il leur rappellera que l'Algérie n'a pas encore adhérer à l'Organisation mondiale du commerce et qu'ils doivent se préparer à cette échéance. A. E. Abdelmadjid Sidi Saïd ou «la victoire du dialogue» Le secrétaire général de l'Ugta semble avoir une dent contre les journalistes qui ne comprennent pas pourquoi son syndicat ne fait pas de grèves. Il expliquera qu'il est très dur pour lui de gérer sa base et d'agir dans le cadre d'un dialogue permanent avec les pouvoirs publics et les patrons. «Nous savons faire grève, mais nous obtenons plus en dialoguant. Nous savons demander 10 puis 10 jusqu'à atteindre nos objectifs. Nous ne sommes pas de ceux qui demandent 100 et bloquent le pays», a-t-il déclaré en substance. A. E. Le FNI financera le secteur privé Le Fonds national d'investissement (FNI) ne fera plus de différence entre les secteurs privé et public. Une réforme des textes régissant le Fonds sera édictée dans les prochaines semaines. Le FNI pourra donc prendre des participations dans le capital social des PME et les aider à se financer. Cette mesure était attendue par le patronat privé. Elle est destinée à booster l'investissement public et privé avec des facilitations maximales, a déclaré Abdelmalek Sellal. A. E. Une timide dépénalisation de l'acte de gestion Fortement attendue par les gestionnaires des entreprises publiques, la commission en charge de l'encadrement de l'acte de gestion a eu des propositions assez timides au regard des attentes. Parmi les propositions de la commission, la révision des textes encadrant l'entreprise publique économique et les sociétés de gestion de participations, la mise en œuvre de mécanismes de contrôle chapeautés par les organes sociaux de l'entreprise, mise en place de sanctions disciplinaires et pécuniaires, consécration du caractère exceptionnel de la détention provisoire et éviter les poursuites sur la base unique de lettres anonymes. A. E.