«Des mesures très fortes pour encourager la promotion des investissements et qui vont dans le sens des attentes des chefs d'entreprises ont été prises mais leur application sur le terrain nous fait défaut», regrette Mme Nacera Haddad, membre du conseil exécutif du Forum des chefs d'entreprises (FCE), qui est intervenue, hier matin, sur les ondes de la Radio Chaîne 3. Cette représentante du patronat a indiqué que «la mise en œuvre, la compréhension, l'appropriation par les responsables au niveau des administrations, surtout économiques, qui sont face aux opérateurs sont en décalage par rapport aux politiques prises par les décideurs au plus haut niveau, qui eux comprennent très bien nos réoccupations». Pour cela a-t-elle ajouté il est nécessaire de consacrer la culture de l'évaluation et de l'obligation de résultat. Etayant plus ses propos, l'invitée de Souhila El Hachemi a expliqué que «pour les opérateurs la sanction provient du marché, où la concurrence est rude contraignant l'entreprise à baisser rideau si elle n'arrive pas à se positionner, tandis qu'au niveau de l'administration il n'y a point de sanction, positive ou négative soit-elle. Alors que c'est cela qui va pouvoir crédibiliser l'action des pouvoirs publics en direction de la relance économique et de la relance du tissu industriel», indique-t-elle. Toujours selon elle, il faut faire en sorte que les politiques et les décisions prises à haut niveau, à la tripartite par exemple, qui est un cadre de concertation de référence très important car il consacre l'apprentissage de la démocratie dans notre pays, soient appliquées sur le terrain. Les résultats de ce genre de réunions où des partenaires avec des niveaux de responsabilité différents se mettent ensemble dans un rapport de force pratiquement égalitaire pour discuter de l'avenir de notre économie, doivent être déclinés sur le terrain et mis en œuvre. «Pourquoi les Coréens nous ont-ils devancés ?», s'interroge l'invitée de la radio, avant de répondre que ce sont des gens qui mettent tout leur poids dans le contrôle de l'action, dans l'évaluation. «Chez nous dès que ça passe à l'exécution on ne se sent plus concernés», déplore Mme Haddad. Revenant sur le volet formation de la ressource humaine, Mme Haddad a critiqué les résultats obtenus dans ce domaine en dépit des énormes moyens mobilisés par l'Etat. «Ce n'est pas tant l'importance des moyens mis en œuvre que leurs résultats», a-t-elle déclaré. Pour l'intervenante cette ressource qui représente «l'énergie renouvelable de l'Algérie», doit être prise en charge dans le cadre d'une politique d'enseignement et de formation de qualité. «Aujourd'hui, nous devons revisiter notre copie en matière d'adéquation formation-emploi. Si aujourd'hui, nous sommes en train de préparer la diversification de l'économie hors hydrocarbures, il faut que les programmes d'enseignement viennent accompagner le déploiement des filières industrielles qui vont être nos filières stratégiques.» B. A.