L'opposition en Mauritanie a posé hier des conditions à sa participation à la présidentielle prévue en juin prochain, réclamant des changements au sein des structures chargées de l'organiser. «La composition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), du Conseil constitutionnel et de l'agence chargée de l'état-civil doit être changée de manière à recevoir la confiance de tous les acteurs politiques», a déclaré le Forum national pour la démocratie et l'unité (Fndu) dans un communiqué. Ce forum est une nouvelle structure créée après un rassemblement de partis politiques, syndicats et organisations de la jeunesse proches de l'opposition. L'opposition souhaite la formation d'un «gouvernement consensuel», exigeant que les forces armées soient écartées du jeu politique, que les médias publics soient libérés de l'emprise du pouvoir et que les nominations aux postes administratifs cessent avant l'élection. «Les dernières élections législatives et communales (de novembre et décembre 2013) ont démontré la nécessité absolue de mettre en place des garanties suffisantes avant toute nouvelle élection, surtout qu'il s'agit aujourd'hui d'une présidentielle», estime l'opposition. Le porte-parole du gouvernement, Sidi Mohamed Ould Maham, avait affirmé la semaine dernière que toutes les demandes de l'opposition pouvaient faire l'objet de discussions, mais que les exigences sur un gouvernement d'union ou un report de la présidentielle étaient rejetées. L'élection présidentielle en Mauritanie doit avoir lieu le 7 juin, mais pour l'heure aucune date officielle n'a encore été fixée. Et en attendant, le paysage politique mauritanien paraît plus que jamais clivé. En dehors des islamistes de Tewassoul, la dizaine d'autres partis de la Coordination de l'opposition démocratique (COD) avaient boycotté les dernières législatives et municipales. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, un ancien général arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en août 2008, avait été élu un an après pour un mandat de cinq ans, lors d'un scrutin qui a vu une grande contestation de l'opposition. Sauf énorme surprise, le président sortant devrait être candidat à sa propre succession. R. I.