Le pouvoir et l'opposition en Mauritanie poursuivaient leurs discussions pour tenter d'obtenir un consensus sur l'organisation des élections législatives et locales prévues en novembre dans le pays, selon des participants des deux camps. Ces pourparlers, en cours depuis lundi pour une durée non indiquée, sont les premiers entre les deux parties après des années de rapports conflictuels. Avec les opposants réunis au sein de la Coordination de l'opposition démocratique (COD, une dizaine de partis politiques), «nous avons passé en revue tous les axes soumis à notre ordre du jour», a affirmé le porte-parole de la délégation du pouvoir, le député Sidi Mohamed Ould Maham. L'organisation matérielle des élections, les organes de supervision électorale, la neutralité de l'Administration et la supervision politique du processus ont été «largement discutés», a indiqué M.Ould Maham. Ces points constituent les axes de la plate-forme proposée par l'opposition, qui souhaitait également la formation d'un «gouvernement de consensus» pour gérer le processus électoral. Cette dernière proposition a déjà été rejetée par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz en août. Un délégué de l'opposition a confirmé que les points inscrits à l'ordre du jour ont été évoqués mais, dans les deux camps, on a affirmé que la question d'un éventuel report des élections, fixées au 23 novembre, n'a pas été clairement posée. Lundi, un des chef de la COD, Jemil Ould Mansour du parti islamiste Tewassoul, avait indiqué que le report du scrutin devait être débattu. Selon le chef de la délégation de l'opposition Mohamed Ould Moloud, la question du report des élections a cependant été posée par les opposants «d'une certaine manière», sous forme d'un «choix» très clair offert au pouvoir «entre un dialogue sérieux pour un consensus général et la continuation de l'agenda unilatéral en cours». «Nous allons former des commissions pour étudier les différents points, formuler les points d'accord et ceux sur lesquels les divergences continuent et pour lesquels des solutions doivent être recherchées, ce qui demande du temps et impose, de fait, le report», a ajouté M.Ould Moloud. La COD menaçait de boycotter les élections législatives et locales jusqu'à ce qu'elles soient décalées d'octobre à novembre, de source officielle pour permettre à l'opposition d'y participer. Le premier tour est ainsi fixé au 23 novembre, un éventuel second tour le 7 décembre. Depuis l'annonce de ce décalage, la COD n'a pas communiqué sa position officielle sur le sujet.