L'Algérie a, depuis quelques années, enregistré des avancées sociales et économiques considérables. Appréciables, pour les uns, et peu nombreuses pour les autres. Celles-ci sont réalisées en dépit de diverses crises cycliques qui ont secoué l'économie mondiale et de leur impact sur l'économie nationale, ainsi que des différents problèmes politico-socio-sécuritaires qu'a connus le pays. Si, ces dernières années, l'économie algérienne a pu tirer profit de l'évolution favorable du marché pétrolier international qui lui a permis de s'équiper et de consolider les assises de son développement futur, grâce à une politique privilégiant la création de nouvelles grandes infrastructures économiques et sociales sans lesquelles aucune croissance à venir n'est envisageable, celle-ci reste malheureusement dépendante des hydrocarbures et se trouve aujourd'hui face à plusieurs défis. Actuellement en plein campagne électorale pour l'élection présidentielle, les différents candidats qui sillonnent, au fil des jours, les wilayas du pays, ne ratent pas l'occasion pour proposer des solutions adéquates aux différents problèmes, notamment économiques. Qu'est-ce qui attend donc le prochain Président sur le plan économique et financier ? Pour les différents experts en la matière, tenant compte des nouvelles mutations mondiales, le futur Président aura comme premier défi de mettre en place tous les mécanismes d'une économie diversifiée, la rendant moins dépendante de la rente des hydrocarbures. La consécration ou l'instauration d'une bonne gouvernance est, également, l'un des défis auquel fera face le futur premier magistrat du pays. Toujours sur le plan économique, la réhabilitation de l'entreprise, la levée des contraintes d'investissement, passant par la refonte urgente du système financier, et surtout une détermination plus grande et une vision plus cohérente de la réalisation du programme de réformes, seront les principaux chantiers du futur chef de l'Etat. Ajoutant à cela la problématique de la persistance de l'inflation et de la facture salée des importations qui seront, à coup sur, au coeur des axes de la politique économique du prochain Président. Le changement fondamental d'approche de la gouvernance économique recommandé «L'Algérie doit réorienter sa politique socioéconomique, l'actuelle étant ruineuse pour le pays avec la dominance de la dépense publique dans les infrastructures (70%) souvent mal faites alors qu'elle n'est qu'un moyen du développement et des rentes aux dépens du travail. Il s'agit d'assurer un minimum de cohésion sociale tant spatiale qu'entre les catégories socioprofessionnelles. Il s'agit de s'adapter aux enjeux de la mondialisation, l'espace euro-méditerranéen et arabo-africain étant notre espace naturel, surtout que la crise mondiale actuelle préfigure d'un bouleversement géostratégique et économique», selon l'expert international Abderahmane Mebtoul. Et d'ajouter plus loin que «l'Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot, conditionné par plus de réformes maîtrisées, pour une dynamisation de la production et exportations hors hydrocarbures». De nombreux experts s'accordent à dire, dans ce sillage, que «se défaire de la dépendance à la rente est fondamental». Ces derniers inscrivent, dans le registre des défis, la nécessité de mettre en œuvre un «changement fondamental d'approche de la gouvernance économique qui aurait des répercutions significatives et durables sur l'efficacité de l'action publique dans le domaine économique, ainsi que sur la capacité de l'Etat à tenir le nouveau cap de la diversification». «L'échec manifeste des tentatives antérieures nous commande de faire autrement, et d'adopter un changement de cap audacieux qui permette, enfin, de bâtir les fondements de politiques économiques qui engagent durablement ce virage de la diversification», indiquent-ils également. S. B.