Ce bilan, donné hier en marge d'une table ronde au forum d'El Moudjahid, organisé conjointement avec Mechaal Echahid, avec la collaboration du MDN et de l'association des victimes des mines, a été l'occasion pour la représentante du bureau des Nations unies à Alger, Christina Amarel, de souligner les efforts déployés par l'Algérie pour la mise en œuvre de la Convention d'Ottawa sur la destruction des mines antipersonnel, et de réitérer l'appui de l'organisation onusienne pour l'éradication totale de ces mines. Son intervention, lors de cette journée d'information et de sensibilisation sur les dangers des mines, dans le cadre de la Journée internationale des victimes des mines antipersonnel, qui coïncide avec le 4 avril, a été marquée par l'hommage rendu à l'Algérie en général et plus spécialement à l'ANP, qui a fait «un travail magnifique» de nettoyage des zones minées, d'autant, a-t-elle dit, que la Convention d'Ottawa contribue aux objectifs 7 et 8 des Objectifs du millénaire (OMD), liés notamment à l'environnement. Elle devait mettre l'accent, ce faisant, sur le soutien apporté par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à l'Algérie, à travers des programmes d'éducation et de sensibilisation visant à éliminer le risque des mines antipersonnel sur les enfants. Mme Amarel a indiqué que l'organisation qu'elle représente est «en bonne voie» pour atteindre la mission qui lui a été assignée, et qui consiste à éradiquer totalement les mines antipersonnel en 2017. Elle avancera, de ce fait, des statistiques sur l'ampleur de ce danger, notamment le chiffre de 3 millions de mines, avant de préciser que le ratio est d'une mine pour un habitant dans les régions infestées. Aussi, 50 victimes des mines sont à déplorer annuellement, a-t-elle indiqué. En saluant l'engagement de l'Algérie d'être au rendez-vous de cette date, elle a affirmé que notre pays est au 1er rang dans la mise en œuvre de la convention internationale sur les mines antipersonnel. Un militant de l'association des victimes des mines a, pour sa part, décrit sa situation de victime, en 1959, de l'explosion d'une mine datant de l'époque coloniale, le laissant pour mort, d'où le surnom qui lui a été donné «le chahid vivant». M. Djaouadi, quant à lui, a mis en relief les efforts considérables de l'ANP, pour endiguer ce crime qui se poursuit jusqu'à nos jours, qu'il qualifie aussi, de «guerre sans soldat», qui nous a été imposée par le colonisateur. Il s'est félicité du fait que l'on n'ait pas dénombré de décès en 2012 et 2013, grâce au travail accompli par l'ANP et à la campagne de sensibilisation ayant touché les fellahs en particulier. Saïda Benhabyles, qui était présente également à cette rencontre, a estimé que les mines antipersonnel sont une question de «justice» et de «droit». «Tant d'années après ce massacre, on ferme les yeux sur des crimes contre l'humanité causés par d'anciennes puissances coloniales.» «Il faut que les Nations unies mettent en place un fonds international de solidarité pour ces populations qui sera alimenté par les Etats qui ont été à l'origine de cette tragédie», a-t-elle ajouté. Mais, au delà de ce fait, nous avons appris à la faveur de cette initiative, que les unités militaires en charge de l'exécution du programme de nettoyage sont, en ce moment, déployées dans cinq communes frontalières de l'Est et l'Ouest du pays, sur l'ancien tracé des lignes Challe et Morice, installées par le colonisateur français. Il s'agit notamment de Marsa Ben M'hidi (Tlemcen), Tiout (Naâma), Aïn El Karma (El Tarf), Morsott (Tébessa), et Taoura (Souk Ahras). A. R.