Le président du conseil de l'Ordre national des experts comptables et des commissaires aux comptes (ONECC), Hamdi Mohamed Lamine, a appelé hier à une application graduelle du nouveau plan comptable national. Le conférencier, qui s'exprimait lors d'une rencontre organisée par le forum d'El Moudjahid, a expliqué que cette application pourrait se faire en ciblant en premier les grandes entreprises nationales et privées avant de passer aux autres entreprises de taille moyenne. M. Hamdi a expliqué que la préparation des opérateurs concernés est confrontée à de multiples contraintes. Preuve en est le nombre des opérateurs qui ont été formés pour l'instant. Il a, en effet, indiqué que seuls 9 000 experts comptables et commissaires aux comptes ont bénéficié d'une formation dispensée par l'ONECC, alors que le nombre de toute la population ciblée et qui doit être préparée s'élève, selon le président de l'ONECC, à environ 600 000. Les raisons de ce retard, affirme M. Hamdi, sont multiples. Il a précisé qu'entre autres contraintes, cette préparation est confrontée notamment au retard pris dans la publication des textes d'application, à l'absence de mesures d'accompagnement qui doivent être mises en place par les pouvoirs publics ainsi qu'à la méconnaissance des entreprises de l'impact du passage de l'ancien système au nouveau. Le conférencier, globalement, s'est montré «pessimiste» quant au respect de l'échéance de 2010. Il y a lieu de rappeler que l'entrée en vigueur du plan, annoncée pour janvier 2009, a été reportée à janvier 2010. Ce report a été décidé dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2008 après avoir constaté que l'ensemble des opérateurs économiques ne pourraient pas être au rendez-vous sur le volet technique. Par ailleurs, le conférencier a précisé que le coût de la préparation des opérateurs à l'utilisation des nouvelles techniques induites par le nouveau PCN est évalué à environ 300 000 DA pour chaque personne. Les entreprises sont également tenues de mettre en place de nouveaux logiciels et il s'agit, selon ses dires, d'un système assez lourd. Hormis la phase préparatoire, l'orateur a également énuméré de nombreux avantages liés à l'utilisation de ces nouvelles normes admises de par le monde. Il dira que ce plan permettra de mettre à niveau les experts comptables et les commissaires aux comptes, mais aussi une lisibilité des données comptables des entreprises et des opérateurs économiques étant donné que la loi oblige une actualisation des bilans techniques avant de les arrêter. S. B.