Les professionnels des métiers de comptabilité (commissaires aux comptes, experts-comptables...) “ne seront pas tous à jour” pour la mise en œuvre du projet de loi portant système comptable national, a indiqué hier le président de l'Ordre national des experts-comptables et des commissaires aux comptes (Onecc), M. Mohamed-Lamine Hamdi. Invité du Forum d'El Moudjahid, M. Hamdi a avancé que malgré l'entrée en vigueur du nouveau dispositif jusqu'à janvier 2009, ce délai n'est pas suffisant pour permettre aux différents corps de comptabilité de s'adapter à ce nouveau dispositif. Adopté en mai dernier en Conseil des ministres, ce projet vise la modernisation du système comptable régissant les entités soumises à la tenue d'une comptabilité et la prise en charge des changements intervenus dans la sphère économique. Actuellement, le système comptable est régi par l'ordonnance n°75-35 du 29 avril 1975 portant plan comptable national. Tout en saluant le contenu de ce projet de loi, qui devrait être soumis en septembre prochain devant le Parlement pour examen, le président de l'Onecc a fait observer, toutefois, que la problématique qui va se poser est la formation des différents corps de comptabilité aux nouvelles normes qui seront instaurées à partir de 2009. Au-delà du prochain système comptable national, M. Hamdi a soulevé la question de la formation dans les différents corps de comptabilité. À ce sujet, il a indiqué que l'ordre qu'il dirige a sollicité de la Banque mondiale, lors d'un forum africain des comptables tenu en septembre dernier à Nairobi, une aide de 45 millions de dollars pour la création à Alger d'un institut de formation de cette catégorie de professions. Dans sa présentation du contenu de ce projet de loi, M. Hamdi a expliqué que ce texte était marqué par quatre avancées fondamentales, à commencer par “la solution internationale, qui rapproche la pratique comptable en Algérie de la pratique universelle, permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant, notamment, une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises”. Le deuxième élément concerne une énonciation plus explicite des principes et des règles devant guider l'enregistrement comptable des transactions, leur évaluation et l'établissement d'états financiers facilitant la vérification des comptes. La troisième avancée se rapporte à la prise en charge par le nouveau système comptable des besoins des investisseurs qui disposeront d'une information financière lisible et permettant la comparabilité et la prise de décision. En outre, il permet la possibilité pour les petites entités d'appliquer un système d'information basé sur une comptabilité simplifiée.