L'Algérie sera présente au 5e Festival Middle East Now de Florence, en Italie, qui débute aujourd'hui et se poursuivra jusqu'au 14 avril, avec la participation de long métrage Loubia hamra (haricots rouges) de l'Algérienne Narimane Mari. Le film participe dans la section «Cinéma», rapporte l'APS. Loubia Hamra, produit en 2013, est en lice dans la compétition internationale des longs métrages documentaire et de fiction du festival. Il concourra pour le Grand Prix du public aux côtés de 18 productions représentant une vingtaine de pays. Parmi les films en compétition dans le cadre du festival, citons La femme à la caméra de la Marocaine Karima Zoubir, Rags and tatters de l'Egyptien Ahmad Abdalla, The last winter de l'Iranien Salim Selouati et Return to Homs du Syrien Talal Derki. Organisé par la Fondation culturelle à caractère non lucratif Map of Creation, le Festival Middle East Now de Florence, célébrant le cinéma et les arts contemporains du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, vise à «mettre en valeur l'identité et la culture de ces régions du monde», soulignent les organisateurs. D'une durée de 77 mn, Loubia hamra, production algéro-française, revient sur la Guerre de libération nationale à travers un travail alliant la fiction au documentaire, où un groupe de «gamins vivant au bord de la mer, s'en va soudain en guerre». Le film documentaire de Narimane Mari avait été triplement distingué en 2013 au 24e Festival international du cinéma de Marseille (FID), avec le Grand Prix de la compétition française, la mention spéciale du Prix Marseille Espérance et du Prix Renaud Victor, ainsi qu'au Danemark, la même année, avec le Prix du meilleur documentaire au Festival international de Copenhague. Céline Guénot a souligné a propos de cette œuvre que «Narimane Mari, pour son premier long métrage empli de grâce, filme de près cette mêlée enfantine, au rythme accidenté d'une imagination qui emprunte au grand vrai, à l'Histoire nationale : à la guerre d'indépendance, rien de moins». Ainsi, Loubia hamra joue aussi l'audace d'une inversion. À l'écrasant tragique, la colonisation, la guerre, elle substitue le fragile, à l'image de ces «petits poissons qui n'ont pas de message flottant dans la Méditerranée, frontière mouvante qui ouvre et clôt le film. Sérieuse comme dans les jeux d'enfants, l'Histoire est ramenée à la taille sans mesure d'un fantastique théâtre de silhouettes, et d'autant plus grave que l'enfance n'y est pas engloutie, mais surnage, rivale, inaccomplie, libre encore d'un destin écrit».