Les Etats-Unis comptent mettre la main à la poche et débloquer 825 milliards de dollars pour financer un super plan de relance. L'équipe du président élu américain Barack Obama et la majorité démocrate de la Chambre des représentants sont parvenues à un accord pour voter ce plan, selon des agences de presse. Il doit créer ou sauver 3 à 4 millions d'emplois et stimuler l'économie américaine, qui risque cependant d'en perdre encore 3 à 5 millions en 2009 après 2 millions ces derniers mois. Il comporte 275 milliards de dollars de baisses d'impôts et 550 milliards d'investissements, notamment dans les énergies propres et plus efficaces, les infrastructures et l'éducation. Le Sénat américain s'est en outre prononcé pour le déblocage des 350 milliards de dollars restants du plan de sauvetage du secteur financier, demandés par Barack Obama pour relancer le crédit. De cette somme, il va aussi consacrer 50 à 100 milliards de dollars pour empêcher les saisies de logements dont les propriétaires n'arrivent plus à assumer le remboursement, a indiqué le conseiller économique du futur président américain. Le secteur de l'immobilier, à l'origine de la crise, et aujourd'hui l'un des plus sinistrés aux Etats-Unis, a régulièrement plaidé ces derniers mois pour une aide spécifique des pouvoirs publics, en plus de celles au secteur financier. Outre ce super plan, Barack Obama s'est prononcé également pour des «conditions strictes concernant les salaires des dirigeants» ainsi qu'en faveur de «plus de prêts aux petites entreprises, plus de transparence, de façon à ce que les contribuables puissent voir où va leur argent, et plus de régulations raisonnables pour protéger les consommateurs, les investisseurs et les entreprises». Il y a lieu de souligner que le premier trimestre de l'exercice budgétaire 2008-2009 (octobre-novembre-décembre) a enregistré aux Etats-Unis un déficit de 485,2 milliards de dollars, selon des agences de presse citant des chiffres publiés mardi dernier par le Trésor. Il dépasse le déficit total, déjà record, de 454,8 milliards de dollars enregistré pour l'ensemble de l'exercice précédent aux Etats-Unis. Le déficit budgétaire pour 2008-2009 devrait atteindre le montant exceptionnel de 1 200 milliards de dollars, soit 8,3% du produit intérieur brut, selon les dernières prévisions du bureau du budget du Congrès (CBO). Cette estimation ne prend pas en compte, par ailleurs, le plan de relance préparé par le président élu Barack Obama et le Congrès. Il va sans dire que, malgré ce climat morose, les indicateurs publiés ces derniers jours aux Etats-Unis étaient moins mauvais qu'attendu : les prix à la production ont ralenti leur baisse en décembre et l'indice de l'activité industrielle dans la région de New York, à -22,2 points, est remonté par rapport à un plus bas touché en décembre. S. B.