La partie algérienne a saisi l'opportunité de cette rencontre pour évoquer la Politique européenne de voisinage (PEV). Elle a développé sa vision par rapport à cette politique en insistant sur la nécessité de «respecter la dignité» de ses ressortissants, mais aussi des Européens d'origine algérienne. M. Lamamra a indiqué lors d'un point de presse à l'issue de la session : «Nous avons mis l'accent sur la nécessité de respecter la dignité des citoyens algériens et aussi des Européens d'origine algérienne.» Le ministre n'a pas manqué de dénoncer «les discours de certains candidats» aux prochaines élections parlementaires européennes. L'Algérie a également insisté sur la nécessité de prendre en considération ses spécificités en tant que pays central dans le Maghreb, un pays qui dispose d'importantes ressources économiques, qui a un poids politique et sécuritaire dans son environnement et qui a largement contribué à la stabilité et la sécurité énergétique de l'Europe, a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. «Nous sommes en pleine maîtrise de notre destinée sur les plans politique et économique, nous avons des atouts comparatifs importants par rapport à d'autres partenaires de l'UE et nous entendons être traités en conséquence. Je crois que le message est entendu par nos partenaires européens», a-t-il noté. Rappelons à ce propos que l'Algérie n'a pas encore adhéré à la PEV, lancée en 2003, la jugeant «contraignante» notamment en matière de politique intérieure des pays voulant y souscrire et sur le chapitre de la libre circulation des personnes. Par ailleurs, l'Algérie n'a pas manqué l'occasion de la 8e session du Conseil d'association pour afficher sa satisfaction de l'approfondissement du dialogue et de la concertation avec l'UE sur les questions d'actualité d'intérêt commun. Les deux parties ont d'ailleurs échangé leurs vues sur les récents développements intervenus en Algérie et dans l'UE ainsi que sur les mutations en cours dans la région. À ce propos, la déclaration de l'Algérie lors de cette session précise qu'au plan politique, le pays «poursuit de manière sereine et en dépit d'un contexte régional en mutation, le processus irréversible d'enracinement de la démocratie pluraliste et de l'Etat de droit à travers notamment l'adoption d'une loi sur l'audiovisuel qui permet une ouverture de ce secteur à l'investissement privé». Sur le volet des droits de l'Homme, la réélection de l'Algérie au Conseil des droits de l'Homme pour la période 2014-2016, est «l'illustration parfaite de son engagement total et irréversible en faveur de la promotion des droits humains», a souligné l'Algérie dans sa déclaration. Sur la question des personnes disparues au cours de la tragédie nationale, l'Etat algérien «continuera d'œuvrer inlassablement, dans le cadre de la loi, et par tous les moyens possibles, en vue de régler de manière définitive ce problème et n'acceptera, en aucune manière, que cette question, profondément humaine, fasse l'objet d'une quelconque manipulation ou instrumentalisation politiques». Evoquant le fléau du terrorisme qui «ne peut être combattu efficacement qu'à travers une prise en charge solidaire par la communauté internationale», l'Algérie rappelle qu'elle n'a eu de cesse de plaider en faveur de l'adoption d'une convention internationale sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée et le payement des rançons aux groupes terroristes. Sur le plan régional, l'Algérie a réitéré «sa foi et son attachement indéfectible» à l'intégration maghrébine qui reste «la voie idoine pour une mutualisation des efforts face aux défis multiples auxquels font face les pays maghrébins». Quant à la relance de l'UMA, l'Algérie a tenu à rappeler qu'elle a toujours œuvré de «façon désintéressée» pour cette relance, «loin des calculs et visions étroites» et qu'elle «n'épargnera aucun effort dans la poursuite de cet objectif stratégique». Sur le plan international, l'Algérie a «réitéré son attachement particulier au Dialogue 5+5 en tant que cadre idoine de coopération Nord-Sud et moyen de renforcement de la coopération euromaghrébine et euro-méditerranéenne». Dans ce cadre, elle a souhaité que l'Union européenne «apporte son appui à l'Initiative algéro-espagnole visant à élaborer une stratégie sur l'eau en Méditerranée occidentale». En abordant les mutations en cours dans la région et certaines questions d'actualités, l'Algérie n'a pas manqué d'évoquer «l'impasse» dans laquelle se trouve, une nouvelle fois, le processus de paix israélo-palestinien en raison de «l'attitude israélienne hostile à toute initiative visant la relance de ce processus sur des bases sérieuses en vue d'un règlement juste et définitif de ce conflit». Concernant la situation en Syrie, l'Algérie a affirmé que ce conflit continue de «susciter la vive préoccupation de la communauté internationale et son enlisement risque de rendre plus difficile la recherche d'une solution». L'Algérie estime que «les efforts de médiation de, M. Lakhdar Brahimi, doivent se poursuivre et bénéficier de l'appui des protagonistes et des parties influentes, dont l'UE». Sur la question du Sahara occidental, l'Algérie invite l'UE à «user de son influence pour soutenir les efforts des Nations unies en vue de parvenir à un règlement juste et définitif» du conflit fondé sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. S'agissant, enfin, de la situation au Mali, la délégation algérienne s'est félicitée du «rétablissement progressif de la paix et de la sécurité dans ce pays voisin et demeure persuadée qu'une solution durable à cette crise passe nécessairement par le dialogue national inclusif». H. Y./APS