La sécurité aux frontières algériennes inquiète de plus en plus et les hauts responsables de l'Etat ne le cachent pas. Après les déclarations du ministre des Affaires étrangères qui a signifié la grande préoccupation de l'Etat face aux développements de la crise dans les pays voisins, le général Boualem Madi, le directeur de la communication de l'état-major au ministère de la Défense nationale, a déclaré hier, lors de son passage à la Chaîne 3 de la Radio nationale, que «la situation est très préoccupante. Le contexte actuel est très compliqué suite aux conditions difficiles que traverse la région. Donc, la situation impose une vigilance permanente et un déploiement rigoureux». Le général Madi a expliqué que l'éradication de la menace terroriste, et des crimes organisés connexes, représentent les «grandes priorités» de l'Armée nationale populaire (ANP). Il a précisé que le contexte sécuritaire régional marqué par une dégradation dans des pays voisins rend la tâche de l'ANP des plus ardues. Car, comme le dit l'invité de la Radio, la crise des pays voisins «a mis les frontières algériennes dans une situation très préoccupante qui exige une grande vigilance de la part des éléments de l'ANP pour garantir la sécurité du pays et protéger l'intégrité du territoire national». Le général Madi ajoute que «le contexte actuel est très compliqué. Donc, la situation impose une vigilance permanente et un déploiement rigoureux». À cet égard, le chargé de communication du MDN a relevé l'importance de la coopération et de la coordination avec les services de sécurité des pays voisins. Pour lui, les moyens mis à la disposition des éléments de l'ANP sont, certes, l'un des facteurs clés de la lutte antiterroriste, mais la situation, a-t-il souligné, «exige de nos éléments d'être omniprésents physiquement sur tous les fronts à l'intérieur du pays pour faire face aux groupuscules terroristes résiduels ainsi que sur la bande frontalière». Autrement dit, l'Armée doit se déployer de façon à assurer une lutte sur un double front : à l'intérieur du pays et aux frontières. L'armée algérienne devra également assumer le rôle de «leader» pour l'ensemble de l'opération de lutte antiterroriste dans la région du Sahel. Car, comme le souligne M. Madi, «l'Algérie est considéré comme un pays pivot autour duquel s'articule la stratégie de sécurité et de lutte contre le terrorisme transfrontalier menée par l'ensemble des pays du Sahel. Et cela de par sa position stratégique, les moyens dont elle dispose et par son expérience dans ce domaine, acquise de son grand combat antiterroriste, reconnu par les grandes puissances du monde». Le général Madi a cité comme exemples les opérations militaires de Tiguentourine (Illizi) et de Tin-Zaouatine (Tamanrasset) qui se sont soldées par la neutralisation de groupes terroristes, pour démontrer la détermination de l'ANP de «réduire à néant tous les desseins visant à nuire à l'intégrité du territoire et à l'unité nationale». Sur un autre volet, celui de la professionnalisation de l'armée, l'invité de la Radio a évoqué les plans engagés dans le cadre de la modernisation et la restructuration de l'ANP, en termes d'infrastructures, d'équipements et de ressources humaines. En ce qui concerne ce dernier point qui «demeure le plus important», a fait savoir le général Madi, il est indiqué que la jeune génération est «l'acteur primordial» dans la conduite de cette modernisation. Boualem Madi a fait savoir que la priorité était donnée au «recrutement de qualité, à la formation dans tous les niveaux et l'acquisition des moyens modernes de défense», et ce, dans le souci d'une «meilleure adaptation» aux exigences pédagogiques et scientifiques modernes. Concernant la restructuration de l'ANP, le général Madi a estimé qu'il s'agissait d'une «mesure naturelle» dans le processus de la modernisation par laquelle «le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a décidé d'effectuer des changements en adéquation avec le contexte sécuritaire des pays de la région». Il a ajouté que «la modernisation des Forces armées ne se limitait pas à une simple restructuration, mais, surtout et avant tout, à une parfaite adaptation de leurs organes aux nouvelles missions imposées par les nouveaux défis», concluant que «les remaniements ont été effectués en adéquation avec le contexte sécuritaire et pour répondre au mieux aux nouveaux défis imposés par la situation sécuritaire intérieure et régionale». H. Y