Le débat qui anime la scène politique sur un éventuel retour du parti du Front islamique du salut dissous par la justice au début des années 1990, déçoit une grande majorité des Algériens. Les opposants et la présidence de la République ont invité au débat des personnalités issues de cette mouvance honnie par les victimes du terrorisme, c'est-à-dire tous les Algériens et l'Algérie. Dans ses réponses aux membres du Conseil de la Nation, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a expliqué la position de l'exécutif sur le sujet. Il a réaffirmé l'attachement de la majorité à la réconciliation nationale tout en excluant une amnistie générale. Ainsi, il a affirmé qu'il «est temps d'aboutir à un consensus sur les principes fondamentaux, nos mains sont tendues, notre cœur est ouvert, notre volonté est sincère et nous n'avons pas le moindre complexe». Il rappellera que la concertation avec toutes les parties était le principe de base de l'action du gouvernement soulignant que «les consultations se poursuivront pour l'édification d'une Algérie, économiquement et socialement, forte et ouverte sur la modernité. Tel est l'objectif suprême que le gouvernement entend atteindre». Abdelmalek Sellal a également affirmé que la question du retour du parti dissout du Front islamique du salut (FIS) sur la scène politique est tranchée depuis des années. La loi sur les partis est «claire à ce sujet et elle a été appliquée à la lettre», a-t-il rappelé. Le FIS en tant que parti ne figure pas sur notre agenda, a-t-il dit soulignant que certains dirigeants du parti dissout ont été convoqués en tant que personnalités afin de participer aux consultations sur le projet de révision constitutionnelle. Le président de la République, en personne, a donné des instructions pour qu'«aucun Algérien ne soit exclu», a-t-il soutenu. Le peuple algérien célèbrera le 60e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale le 1er novembre prochain «dans une Algérie forte et solidaire tournée vers la modernité», a-t-il soutenu. Sur un autre registre, Abdelmalek Sellal a promis de confier les hauts postes de l'Etat aux jeunes, en consécration du principe de continuité entre les générations. Il a indiqué que l'Etat était prêt à confier «ces hauts postes aux jeunes dans tous les domaines», relevant que plusieurs responsables «ont atteint l'âge de la retraite». La consécration du principe de continuité entre les générations consiste à ouvrir un dialogue avec les jeunes et leur céder la place «notamment ceux qui disposent des capacités et des compétences requises», a-t-il souligné, assurant que «le dialogue se poursuivra à l'avenir de manière permanente». Abdelmalek Sellal s'est «solennellement» engagé à mettre en œuvre le programme du président Bouteflika, à travers l'application du plan d'action du gouvernement dans son «intégralité». «Nous nous employons à construire un Etat de droit et nous poursuivrons nos efforts dans ce sens car c'est la loi qui garantit les droits» et définit les obligations, a-t-il indiqué. Pour lui, l'action du gouvernement est fondée sur «l'application rigoureuse des lois de la République». L'action du gouvernement «est (également) fondée sur le dialogue permanent, une action qui vise à asseoir une démocratie sereine, loin des pratiques répressives et de l'abus de pouvoir», a-t-il ajouté. A. E. Une solution définitive à la situation qui prévaut à Ghardaïa sera trouvée Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que le gouvernement trouvera «dans les prochains jours, par le dialogue et de la meilleure manière, une solution définitive à la situation qui prévaut à Ghardaïa, en application à l'instruction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Il ajoutera que le gouvernement parviendra «à un résultat (...) En fin de compte, les lois de la République seront appliquées et la justice jouera son rôle pleinement, conformément à ces lois». Le Premier ministre a mis l'accent sur l'importance de «trouver une solution définitive, à travers la conjugaison de tous les efforts des parties concernées», rappelant que «l'unité nationale est une ligne rouge à ne pas franchir» et qui «n'admet aucune polémique, ni débat».