Le dispositif réglementaire prudentiel relatif au secteur bancaire sera renforcé par la promulgation de trois nouveaux textes destinés à améliorer la conformité des règles prudentielles aux nouveaux standards et normes du Comité de Bâle, a affirmé, hier à Alger, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Edictés au premier trimestre 2014 par le Conseil de la monnaie et de crédit et dont l'entrée en vigueur est prévue à partir d'octobre prochain, ces règlements portent sur les ratios de solvabilité, les grands risques et participations, et le classement et provisionnement des créances et engagements par signature, a indiqué M. Laksaci lors d'une conférence sur la modernisation des centrales de risque et l'amélioration de l'accès au financement bancaire de la PME en Algérie. Dans le cadre de cette nouvelle réglementation, le ratio de solvabilité minimum est fixé à 9,5%, soit au dessus du minimum recommandé par le Comité de Bâle, a précisé M. Laksaci. En outre, la Banque d'Algérie pourra compter à partir du début 2015 «sur l'utilisation effective du nouveau modèle de stress testing ainsi que sur la généralisation du système de notation des banques de la place», a-t-il annoncé. D'autre part, le parachèvement en 2014 de l'opération de modernisation de la centrale des risques existante et la mise en place d'une nouvelle infrastructure pour une centrale plus globale des risques «permettront de disposer dès le premier semestre 2015 d'un outil important de surveillance du risque crédit», selon le gouverneur de la Banque d'Algérie. M. Laksaci soulignera que le niveau élevé du ratio de solvabilité des banques de la place a permis de renforcer la solidité du secteur bancaire. De même, la nouvelle approche de supervision, plus prospective et fondée sur les risques, «mettra davantage l'accent sur le processus d'allocation des crédits par les banques afin d'endiguer la réémergence de concentration de risques de crédit», a-t-il noté. S'agissant de la stabilité monétaire, elle a été confortée ces dernières années par une décélération significative des rythmes d'expansion monétaire. Quant à l'évolution des crédits à l'économie, M. Laksaci a relevé une nette progression par rapport aux années précédentes, alors que les crédits hypothécaires ont connu une stagnation à mesure que la demande pour ce type de financement reste limitée par une offre encore insuffisante de logements sur le marché. De son côté, la responsable Maghreb de la Société financière internationale (SFI), Mme Joumana Cobein, a souligné la nécessité de faciliter l'accès au financement bancaire au profit des PME. Selon des chiffres qu'elle a présentés, les besoins de financements des PME de la région Moyen Orient, Afrique du Nord (Mena) sont estimés entre 210 et 240 milliards de dollars par an, dont une vingtaine de milliards pour celles de l'Algérie. Le représentant résident du groupe de la Banque mondiale en Algérie, Emmanuel Noubissie Ngankam, a, quant à lui, soulevé les difficultés auxquelles font face les entreprises algériennes en matière d'accès au financement bancaire. Citant un rapport publié récemment par un cabinet international, le représentant de la BM a indiqué que l'Algérie est classée à la 159e place sur un total de 186 pays en termes de financement bancaire des PME.