l'algerie a toujours mis l'accent sur le rapport dialectique entre l'ensemble économique arabe qui fait défaut et la capacité des Arabes de jouer un rôle politique sur la scène internationale, notamment pour servir leurs intérêts et particulièrement la cause palestinienne. Important et historique, le sommet du Koweït doit releverune série de défis aussi bien économiques,environnementaux que sécuritaires. La région arabe est depuis longtemps au cœur d'enjeux civilisationnels, géopolitiques et géostratégiques majeurs. Grand fournisseur d'énergie, le monde arabe, berceau des trois religions monothéistes, a été et est toujours l'objet de convoitises colonialistes et néocolonialistes d'une férocité sans égal et ce, depuis le XIXe siècle. Les indépendances n'ont hélas pas favorisé l'émergence d'une conscience commune des intérêts des Arabes sauf à des moments précis et conjoncturels comme en 1973 lorsqu'ils ont décidé d'avoir recours à l'arme du pétrole pour défendre la cause palestinienne. Les divisions et les querelles de leadership ont caractérisé les relations interarabes alors qu'ils se sont dotés depuis 1945 d'une organisation devant coordonner leurs vues politiques et leurs actions en toutes circonstances. La Ligue arabe n'est en fin de compte qu'une chambre d'enregistrement sans effet ni poids réelle. Les échanges commerciaux interarabes ne dépassent pas 1% de leurs échanges avec d'autres pays ou ensembles économiques et l'essentiel de leurs investissements est orienté vers les pays occidentaux alors que les capitaux arabes enrichissent les banques européennes et américaines. La crise économique actuelle a révélé l'ampleur des dégâts mais aussi les sommes faramineuses injectées par les Arabes dans les économies et le système financier international : 2 500 milliards de dollars est la somme perdue par les Arabes depuis le début de la crise financière. Cette manne aurait pu permettre aux Arabes de l'Atlantique au Golfe d'être une puissance économique et politique capable d'agir sur la scène internationale et de faire entendre leur voix et celle des Palestiniens. L'absence d'une vision stratégique et d'un projet commun viable, à l'instar de l'Union européenne, des ensembles économiques régionaux en Amérique latine et en Asie, a réduit les Arabes à des Etats atomisés, sans poids face aux puissances mondiales qui manipulent leurs maillons faibles et même forts en leur faisant miroiter des merveilles et des illusions de puissance. Aucun projet arabe sérieux n'a vu le jour,notamment la zone de libre-échange qui est entrée officiellement en vigueur le 1er janvier 2009. Cependant, comment ce projet ambitieux peut-il prendre forme lorsque des pays arabes se mettent les bâtons dans les roues mais surtout lorsque les intérêts stratégiques de certains les lient entièrement aux intérêts occidentaux ? Le sommet du Koweït est donc une occasion pour assainir la scène arabe car, sans une entente minimale, aucun projet viable ne peut tenir la route. Le cas du Maghreb est assez éloquent. La réconciliation arabe passe inévitablement par la réconciliation palestinienne car la cause palestinienne est, au-delà de tout, le ciment arabe. A. G.