A l'occasion de la visite du Premier ministre portugais, M. José Socrates, en Algérie en marge de la 41ème édition de la Foire internationale d'Alger (FIA), les deux pays ont signé deux accords intergouvernementaux et cinq autres sectoriels. Les deux premiers contrats portent sur les finances et sur les transports. Pour les finances, il s'agit d'un «protocole de coopération financière» signé par la ministre déléguée à la réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, et le secrétaire d'Etat portugais au Trésor et aux Finances, M. Carlos Pina. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, MM. Mourad Medelci et Luiz Damato, ont de leur côté signé un «accord sur les transports routiers internationaux et le transit des voyageurs et des marchandises». Concernant les accords sectoriels, il s'agit d'accords entre la Sonatrach et EDP (Energias de Portugal), entre la Banque nationale d'Algérie (BNA) et la Caisse de dépôt du Portugal, les Postes des deux pays, l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) et l'AICEP, son homologue portugaise, et un accord dans le secteur des assurances. En matière énergétique, désormais Sonatrach détient 7% des parts d'EDP. L'Algérie a enfin réussi à avoir l'engagement portugais de donner des actions (7%) de son groupe pétrolier GALP à Sonatrach. Ce qui a permis aux deux pays de régler, selon le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, un différend de dix ans. «Nous avons réglé un différend concernant l'engagement fait, il y a plus de dix ans, par le Portugal de nous donner 7% d'actionnariat dans le GALP», a déclaré M. Khelil à la presse avant de se féliciter de cet accord : «L'actuel gouvernement portugais a heureusement honoré cet engagement puisque, maintenant, Sonatrach détient une participation dans EDP.» Et d'ajouter : «Cela règle un peu le problème du différend qui existait, mais c'est un accord stratégique entre les deux sociétés, car EDP a besoin de gaz et Sonatrach a besoin d'EDP pour développer des marchés d'électricité et de gaz.» A travers cet accord, les deux sociétés pourront travailler ensemble sur le marché international, en particulier dans les pays d'Amérique latine où EDP a une présence, de même pour Sonatrach qui est engagée dans le grand projet de gaz Camisea au Pérou, selon le ministre de l'Energie. Du côté portugais, c'est également la satisfaction au sujet de cet accord. «Il s'agit d'une démonstration de maturité et de bonne coopération commerciale, qui devient meilleure, de plus en plus, entre les entreprises algériennes et portugaises», a commenté l'hôte de l'Algérie. S. I. Khelil à propos de la hausse des prix du pétrole : «Sans la bulle spéculative, le baril serait à 70 dollars» Abordant les prix du pétrole en marge de la visite du Premier ministre portugais en Algérie,le ministre de l'Energie et des Mines et président de l'OPEP, M. Chakib Khelil, a lié la hausse à la spéculation. Et pour cause, l'offre de brut est «largement suffisante», selon lui. Le président de l'OPEP a parlé en effet de «bulle spéculative». Le prix du baril de pétrole serait de 70 dollars «s'il n'y avait pas de bulle spéculative», a-t-il déclaré à la presse. «Le problème qui se pose est la crise économique aux Etats-Unis qui a conduit le dollar à baisser fortement, et aussi les menaces contre l'Iran qui ont augmenté les tensions géopolitiques», a ajouté M. Khelil. Ces deux paramètres «ont conduit à ce qu'il y ait une augmentation du prix du pétrole qui n'a rien à voir avec l'offre et la demande», a encore affirmé M. Khelil. Et de préciser : «S'il n'y avait pas ces facteurs, le prix du pétrole serait probablement à 70 dollars», a-t-il dit. Le ministre a par ailleurs noté qu'il y avait, dans le prix actuel du brut, qui a approché récemment 140 dollars le baril, «quelque 40 dollars dus à la dépréciation du dollar». «Il y a beaucoup plus une bulle due à la spéculation, qui se base sur la dépréciation du dollar et les tensions géopolitiques qui vont en augmentant dans le futur», a-t-il insisté. Les décisions de l'OPEP pour la stabilisation du marché seront connues le 9 septembre prochain à l'occasion de sa réunion d'évaluation. S. I. Belkhadem à propos du processus euro-méditerranéen Pour le développement d'un véritable partenariat Le chef du gouvernement a insisté hier sur la nécessité d'œuvrer au développement d'un véritable partenariat euro-méditerranéen, à la relance du processus de Barcelone et à la consolidation des résultats ayant sanctionné les autres forums euro-méditerranéens, à l'instar du Groupe 5+5 et du forum méditerranéen. Il a, à ce propos, réitéré la volonté de l'Algérie de voir l'Union européenne (UE) prendre «concrètement» en charge ses préoccupations, notamment en ce qui concerne la libre circulation des personnes, estimant impératif de prendre en compte la vision de l'Algérie quant au partenariat stratégique qu'elle voudrait établir avec l'UE. Un partenariat, a-t-il ajouté, qui ne devra pas se limiter au seul aspect commercial, mais «s'inscrire dans une approche plus globale qui permettra, à l'horizon 2017, la création d'une région mutuellement prospère dans l'espace méditerranéen». Le chef du gouvernement a rappelé en outre la volonté de l'Algérie et de l'UE d'ouvrir un dialogue pour établir un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie. S. I.