Malik Boumati Les différents dispositifs d'aide à la création d'emploi (Ansej, Cnac, Angem) mis en place par les pouvoirs publics depuis une quinzaine d'années, et malgré tous les déboires qu'ils ont connus durant les premières années, commencent à donner leurs fruits, notamment depuis les nouvelles mesures prises par le gouvernement dans le sens d'une réelle facilitation dans l'accompagnement des jeunes porteurs de projets. Les organismes chargés de la gestion de ces dispositifs ont, en effet, décidé de mettre fin à l'anarchie qui régnait durant les premières années, particulièrement en matière de choix de projets, en bloquant parfois momentanément certaines activités qui saturaient le marché. Surtout que le secteur des services était pratiquement le seul à connaître une demande forte de la part de jeunes sans qualification ou partisans du moindre effort. Les jeunes porteurs de projets ont beaucoup souffert de l'attitude des banques qui, si elles ne bloquent pas carrément leur démarche, freinent indéfiniment l'aboutissement des projets. Les institutions financières ont agi de la sorte pendant de longues années avant que les pouvoirs publics ne décident d'intervenir pour mettre fin au goulot d'étranglement subi par les jeunes. Ce sont les jeunes porteurs de projets de toutes les wilayas du pays qui vivaient des déboires monstres avant de voir aboutir leurs projets, et ceux de la wilaya de Tizi Ouzou n'étaient pas en reste. Exemple édifiant : la moitié des 15 000 projets Ansej ayant abouti depuis la création du dispositif l'ont été durant ces trois dernières années. Un signe que des mesures ont été prises pour fluidifier le traitement des dossiers au niveau de l'agence Ansej de la wilaya, mais aussi, et surtout, des institutions bancaires qui ont eu du mal à jouer le jeu. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le problème reste cette incapacité des intervenants dans ce secteur à encourager les activités productives, laissant la porte grande ouverte au secteur des services qui a toujours la part du lion des projets réalisés. Cette tendance est expliquée par la forte demande de jeunes sans qualification optant pour la facilité en s'orientant vers le secteur des transports de voyageurs ou de marchandise. L'Etat et ses démembrements n'ont pas fait assez pour encourager les autres secteurs, exception faite ces dernières années durant lesquelles le secteur agricole a connu un certain essor, particulièrement avec sa filière élevage. Le secteur du bâtiment a également connu un développement qui renseigne sur la propension des habitants de la région à construire leurs propres habitations. Cette évolution est visible dans le bilan de l'Ansej pour l'année 2013, qui a vu la création de 691 entités spécialisées dans le bâtiment et 332 dans l'agriculture alors que le secteur des services a vu la mise sur pied de 652 «entreprises». Les porteurs de projets dans le secteur de l'agriculture ont beaucoup souffert des exigences de la Badr, qui semble récalcitrante devant les facilitations accordées par l'Etat. La question de l'acte de propriété du terrain destiné à l'activité reste toujours en travers de la gorge des porteurs de projets dans cette wilaya, où l'acte de propriété est un concept nouveau pour des considérations sociales évidentes. De son côté, la Cnac semble faire un effort en matière de choix des secteurs, puisque l'industrie et le bâtiment ont été encouragés, même si le nombre de projets Cnac de la wilaya n'est pas aussi important que celui de l'Ansej. M. B.