L'Algérie continue d'œuvrer pour la paix dans les pays instables de la région sahélo-saharienne, notamment le Mali et la Libye. Les hauts responsables algériens ne manquent d'ailleurs aucune occasion pour rappeler l'attachement de l'Algérie au règlement pacifique et consensuel des crises qui secouent ses voisins. À ce propos justement, le président de la République n'a pas raté l'occasion de la fête nationale du Mali pour adresser un message à son homologue malien Ibrahim Boubacar Keita, dans lequel il a exprimé sa conviction que la concertation et le partenariat algéro-maliens favoriseront le succès du dialogue inter-malien qui se déroule à Alger. «Je demeure profondément convaincu que notre partenariat stratégique et la concertation qui a toujours animé nos deux pays favoriseront le succès du dialogue inclusif inter-malien actuellement en cours à Alger qui permettra la consolidation durable de la paix au Mali et dans la région», a écrit le président de la République, sans omettre d'assurer son homologue «de (sa) ferme volonté d'œuvrer avec vous pour les développer davantage en faveur de nos deux peuples frères». De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et à la faveur de sa visite entamée vendredi dernier à Washington, a fait part des priorités, en matière de sécurité, de l'action diplomatique de l'Algérie. D'ailleurs, les questions liées à la paix et la sécurité en Libye et au Mali ont dominé les entretiens du ministre des Affaires étrangères lors de son déplacement. M. Lamamra a notamment précisé, lors d'un échange avec le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, que «la Libye et le Mali, pays voisins immédiats à l'Algérie, où comme vous le savez, le terrorisme et l'instabilité règnent, sont au centre de notre action diplomatique immédiate, et nous apportons bien sûr notre contribution à la solution d'autres questions au-delà de nos frontières». Après avoir rappelé «la sécurité et la tranquillité» acquises par l'Algérie au bout d'une lutte continue contre le terrorisme, le chef de la diplomatie algérienne a notamment indiqué que «nous avons payé le prix fort pour cela, mais nous jouissons aujourd'hui, d'un niveau très raisonnable de sécurité et de tranquillité dans notre pays. Nous sommes un pays exportateur de sécurité et de stabilité». M. Lamamra qui s'est également entretenu avec Mme Susan Rice, la conseillère à la sécurité nationale du président américain, a souligné, en évoquant la situation prévalant dans les régions du Maghreb et du Sahel, les efforts qu'entreprend l'Algérie pour le règlement pacifique et consensuel des crises qui secouent ces deux pays voisins. En outre, le ministre des Affaires étrangères a développé, lors d'une conférence-débat à Washington, le rôle de l'Algérie en matière de sécurité au Maghreb et au Sahel, ainsi que les relations algéro-américaines. Pour ce qui est de la sous-région du Sahel, M. Lamamra, qui a été l'hôte du Centre d'études stratégiques et internationales (Cesi), a indiqué que l'Algérie a depuis toujours, apporté son «appui et son soutien», manifestant sa «solidarité» aux pays de cet espace géographique, en particulier, dans la lutte contre la sécheresse, la famine, l'insécurité, le terrorisme et le crime organisé. Il a ajouté que l'action de l'Algérie est guidée par «le principe de non-ingérence» dans les affaires intérieures des Etats voisins sans pour autant se départir de son devoir d'assistance à ces pays en cas de péril ou de défis sécuritaires majeurs. Le rôle pivot de l'Algérie dans la région sahélienne est aujourd'hui reconnu. Pour preuve, M. Kerry a tenu à exprimer la reconnaissance des Etats-Unis pour les efforts de l'Algérie dans la lutte antiterroriste en particulier, réaffirmant la disponibilité de son pays à continuer à travailler en collaboration avec le partenaire algérien dans ce domaine. M. Kerry a rappelé que la Libye fait actuellement face à des défis et que l'Algérie de par sa situation de proche voisin de ce pays «est concernée par cette situation ainsi que l'Egypte». Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a, lui aussi, reconnu et salué les efforts de l'Algérie en matière de paix et de sécurité. Il a d'ailleurs tenu à souligner enfin, lors d'un entretien avec M. Lamamra, l'appui de l'ONU au rôle de médiation que joue l'Algérie pour la stabilisation de la situation en Libye, au Mali et dans le Sahel. H. Y.