Le séjour de Lamamra aux Etats-Unis coïncide avec la tenue, dimanche, d'une réunion à Alger, sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sur la situation sécuritaire aux frontières méridionales et orientales de l'Algérie et ses efforts pour la paix et la stabilité au Mali et en Libye. Mettant à profit les entretiens qu'il a eus aux Etats-Unis, Lamamra a notamment précisé, lors d'un échange avec le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, que « la Libye et le Mali, pays voisins immédiats à l'Algérie, où comme vous le savez, le terrorisme et l'instabilité règnent, sont au centre de notre action diplomatique immédiate, et nous apportons bien sûr notre contribution à la solution d'autres questions au-delà de nos frontières. » Après avoir rappelé « la sécurité et la tranquillité » acquises par l'Algérie au bout d'une lutte continue contre le terrorisme, le chef de la diplomatie algérienne a notamment indiqué que « nous avons payé le prix fort pour cela, mais nous jouissons aujourd'hui d'un niveau très raisonnable de sécurité et de tranquillité dans notre pays. Nous sommes un pays exportateur de sécurité et de stabilité ». A la même occasion, Kerry a exprimé la reconnaissance des Etats-Unis pour les efforts de l'Algérie dans la lutte antiterroriste en particulier, réaffirmant la disponibilité de son pays à continuer à travailler en collaboration avec le partenaire algérien dans ce domaine. Kerry, qui a remercié le gouvernement algérien pour son soutien à la lutte antiterroriste, a rappelé que la Libye fait actuellement face à des défis et que l'Algérie de par sa situation de proche voisin de ce pays « est concernée par cette situation ainsi que l'Egypte ». Lamamra s'est également entretenu avec Mme Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale du président américain, avec laquelle il a évoqué la situation prévalant dans les régions du Maghreb et du Sahel. Les efforts qu'entreprend l'Algérie pour le règlement pacifique et consensuel des crises qui secouent ces deux régions notamment, au Mali et en Libye, ont été à l'ordre du jour de cette rencontre. En outre, le ministre des Affaires étrangères a développé lors d'une conférence-débat à Washington, le rôle de l'Algérie en matière de sécurité au Maghreb et au Sahel, ainsi que les relations algéro-américaines. Pour ce qui est de la sous-région du Sahel, Lamamra, qui a été l'hôte du centre d'études stratégiques et internationales (CEIS), a indiqué que l'Algérie a depuis toujours, apporté son « appui et son soutien », manifestant sa « solidarité » aux pays de cet espace géographique, en particulier, dans la lutte contre la sécheresse, la famine, l'insécurité, le terrorisme et le crime organisé. Il a ajouté que l'action de l'Algérie est guidée par « le principe de non-ingérence » dans les affaires intérieures des Etats voisins sans pour autant se départir de son devoir d'assistance à ces pays en cas de péril ou de défis sécuritaires majeurs. Le chef de la diplomatie algérienne a également rencontré le président-directeur général du Groupe international sur les crises (International Crisis Group, ICG), Jean-Marie Guéhenno. A cette occasion, Guéhenno s'est félicité de la diplomatie régionale « très active » de l'Algérie, et a exprimé son intérêt à comprendre la démarche et la perspective des efforts consentis par l'Algérie pour la résolution de la crise au Mali et en Libye. Les activités de Lamamra ont été, par ailleurs, marquées par un entretien avec le secrétaire général adjoint de l'ONU, chef du département des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous. L'entretien a porté essentiellement sur le rôle de plus en plus accru des Nations unies en matière d'intervention pour le maintien de la paix et de la sécurité dans les zones de crise. A cette occasion, Lamamra a réaffirmé l'appui de l'Algérie aux efforts déployés par les dirigeants de la Minusma et son personnel civil et militaire, réitérant la condamnation ferme par l'Algérie du terrorisme. Les efforts de l'Algérie en matière de paix et de sécurité ont été mis en exergue est salués par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a souligné, lors d'un entretien avec Lamamra, l'appui au rôle de médiation que joue l'Algérie pour la stabilisation de la situation en Libye, au Mali et dans le Sahel