Le large mouvement de protestation de la police a produit ses effets, négatifs comme positifs. Le négatif se résume à l'abandon par de nombreux éléments de service de police de leurs postes (barrages et sécurisation des rues et places publiques). Quant au positif, il concerne les engagements pris par les pouvoirs publics pour la satisfaction d'une partie des revendications des protestataires. Parmi ces acquis, la position du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui se dit ne pas être opposé à la création d'un syndicat de police, une première dans l'histoire de la police nationale. En effet, le Directeur des ressources humaines au ministère de l'Intérieur, Abdelhalim Merabti, cité par l'APS, a affirmé, hier, que «le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, ne s'oppose pas à la création d'un syndicat de police. De ce fait, nous engagerons les procédures nécessaires et examinerons les textes et modalités de sa création en vue d'une meilleure prise en charge des revendications des agents de police». Le responsable qui s'est adressé à la presse devant le siège de la Présidence de la République où étaient rassemblés, hier, des centaines d'agents de police, a rappelé les principales décisions et mesures annoncées, mardi dernier à Ghardaïa, par M. Belaïz concernant les revendications des protestataires qu'il avait rencontré au siège de la wilaya de Ghardaïa. Les policiers protestataires à Alger ont été informés de ces décisions essentiellement liées aux conditions de travail dans les régions du sud, au logement et à certaines indemnisations relatives au déplacement collectif des agents de police. S'agissant du régime indemnitaire, M. Merabti a fait savoir qu'un «projet de texte a été élaboré et fera l'objet d'examens dans les plus brefs délais». Pour ce qui est de la durée de travail dans les wilayas du sud, le responsable a indiqué qu'elle «fera l'objet d'une révision en fonction des conditions de travail dans ces régions». Quant au reste des revendications, le Directeur des ressources humaines au ministère de l'Intérieur dira que la voie du dialogue restait ouverte. Djamel Bouzertini, conseiller auprès du ministre de l'Intérieur, le confirmera. Indiquant qu'il était sur les lieux du rassemblement à Alger pour écouter les préoccupations et les revendications des policiers protestataires, il affirmera que des démarches étaient en cours en vue d'ouvrir un dialogue et trouver les solutions adéquates. «Les revendications des agents de maintien de l'ordre réunis devant le siège de la Présidence de la République, sont similaires à celles soumises mardi par leurs collègues de Ghardaïa, lesquelles ont été tranchées [...]. Il y a peut-être un manque de communication et un problème de coordination entre les agents de Ghardaïa et leurs collègues d'Alger», dira-t-il. «Le ministre de l'Intérieur est disponible à rencontrer les agents protestataires, car il a toujours prôné la voie du dialogue» pour la résolution des problèmes, soutient M. Bouzertini, confirmant la disponibilité de M. Belaïz à réitérer les engagements qu'il a pris à Ghardaïa et épuiser toutes les voies de dialogue pour écouter toutes les revendications et en satisfaire le maximum. H. G./APS