La Direction générale de la sûreté nationale fait état de la saisie de plus de 500 000 comprimés psychotropes et l'arrestation de 1 796 personnes impliquées dans leur trafic illégal, durant les dix premiers mois de l'année en cours. La quantité exacte du produit prohibée est de 503 587 comprimés. Un chiffre simplement effarant, révélant une situation de plus en plus inquiétante. Des adultes et des jeunes s'adonnent à la drogue et aux psychotropes, ce n'est un secret pour personne. Le joint, le cannabis, «Mme courage» font partie désormais du langage sans que cela ne dérange outre mesure la majorité des citoyens. Les parents se déclarent incapables de maîtriser les agissements de leurs enfants, en l'absence d'instances pédagogiques qui pourraient aider à une meilleure compréhension des jeunes gens. Dépassés par les problèmes de vie quotidienne, ne disposant pas de grandes connaissances en matière de communication, ils laissent aller les choses jusqu'à ce qu'elles empirent. De nombreux jeunes, dont des universitaires, se retrouvent dans des établissements psychiatriques ou de désintoxication sans que les parents n'aient vu venir le changement. Les services de sécurité, tous corps confondus affirment s'engager dans une lutte sans relâche contre le trafic de drogue et de psychotropes, tirant la sonnette d'alarme sur l'ampleur du phénomène chaque fois que l'occasion se présente, dans l'espoir d'amener la société civile et les politiques à contribuer, de manière efficace, à l'endiguer. Des saisies s'opèrent presque quotidiennement et chacune d'elle s'avère un tout petit maillon d'une longue chaîne. «La Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn) est déterminée à poursuivre et à arrêter les trafiquants de drogues et les toxicomanes et à prémunir la société contre les dangers de ce phénomène», indique le même communiqué sur le bilan de l'année concernant le commerce illégal de ces psychotropes. Par la même occasion, les mêmes services ont rappelé avoir mis à la disposition des citoyens un numéro ver 48-45 pour informer de toute opération suspecte. Un travail de collaboration auquel doivent prendre part toutes les personnes conscientes des effets néfastes d'un tel phénomène sur toute la société. Un article d'un confrère, reprenant des statistiques de l'année 2012, révèle que le trafic des psychotropes risque de supplanter celui du cannabis. En effet, en une seule année, soit du juin 2012 à juin 2013, 691 234 comprimés psychotropes ont été saisis, provenant de réseaux de trafic international que les services de sécurité ont fini par neutraliser. En quelques temps seulement, ce trafic a enregistré une augmentation de 100%, ce qui fait dire aux services concernés que ce dernier risque de supplanter celui du cannabis. Les services de sécurité traitent une moyenne annuelle de 15 000 affaires liées au trafic, à la consommation et à la commercialisation des stupéfiants en Algérie. 23% des personnes arrêtées dans le pays pour consommation et trafic de stupéfiants sont des jeunes âgés de moins de 35 ans, indiquent ces mêmes services. K. M.