Pas moins de 422 682 comprimés de psychotropes ont été saisis durant les cinq premiers mois de l'année en cours, a déclaré le commissaire de police, Azzedine Merazka, chef du service central de lutte contre la commercialisation illicite de la drogue, relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Le trafic de psychotropes est en nette augmentation dans notre pays puisque, selon ce commissaire de police, ce sont 267 234 comprimés de psychotropes qui ont été saisis par la police en 2012. Le nombre saisi durant les cinq premiers mois de l'année en cours a presque doublé. En 2011, les services de police avaient saisi 160 085 comprimés de psychotropes, selon le commissaire Azzedine Merazka, qui s'exprimait au forum de la DGSN tenu hier sur le thème de la lutte contre le trafic de drogue. Le nombre de psychotropes saisi est en croissance, ce qui dénote les efforts consentis par la DGSN et les autres forces de sécurité dans le cadre de la lutte contre ce genre de trafic, et renseigne également sur l'ampleur de ce phénomène. 13 tonnes de résine de cannabis récupérées depuis début 2013 Azzedine Merazka a ajouté que 13 tonnes de résine de cannabis ont été saisies au cours des cinq premiers mois de l'année 2013. Selon des spécialistes, le trafic de stupéfiants et de psychotropes connaît une hausse alarmante à l'approche du mois sacré de Ramadhan, à cause, expliquent-ils, de l'absence de commercialisation de boissons alcoolisées durant ce mois. Ces trafiquants inondent donc le marché en drogues et en psychotropes à l'approche de chaque Ramadhan. Cette situation, enregistrée depuis déjà quelques années, s'est aggravée avec la situation sécuritaire prévalant au nord du Mali d'où transitent de grandes quantités de comprimés de psychotropes, arrivant parfois d'Europe. L'un des intervenants au forum de la DGSN a noté le lien existant entre les narcotrafiquants et les terroristes. Plusieurs interventions ont été enregistrées au cours de ce forum dont des associations qui ont insisté sur l'importance de la prévention et de la sensibilisation des jeunes contre la consommation de drogue. Recours aux mineurs dans la vente de drogue Intervenant à son tour, Khaled Ahmed, président de la Fédération nationale des associations de parents d'élèves, a déclaré que «certains parents sont complices avec leurs enfants qui s'adonnent à la consommation de stupéfiants lorsqu'ils sont démissionnaires et ne surveillent pas les comportements de leur progéniture». «Les trafiquants de stupéfiants et de comprimés de psychotropes savent qu'il y a 8 millions d'élèves. Ils tentent de profiter de ce grand nombre en impliquant le maximum d'élèves dans le trafic de drogue», selon lui. «La raison qui pousse aussi les trafiquants à utiliser les élèves est le fait que ces derniers bénéficieront, en cas d'arrestation, sachant qu'ils sont mineurs, de peines légères». Le Pr Mustapha Khiati, président de la Forem, a quant à lui noté que «l'Algérie, qui était un pays de transit est devenu un pays consommateur de stupéfiants, y compris de drogues dures comme l'héroïne et la cocaïne». Il ajoutera que «des millions de comprimés de psychotropes sont écoulés». Dans son intervention, le président de l'association Ouled El Houma a attiré l'attention sur «l'absence d'aires de jeux et d'espaces culturels dans nombre de communes». Ce qui, ajoute-t-il, «n'aide pas les jeunes à éviter l'oisiveté et de tomber dans le piège de la drogue».