C'est ce qu'a indiqué, avant-hier, Abdelkader Messahel, qui prenait part aux travaux d'une réunion ayant regroupé, à Khartoum, les pays voisins de la Libye. Pour le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et Africaines, «la crise libyenne est au centre des préoccupations de l'Algérie et de son activité diplomatique, en raison, d'une part, des liens de voisinage qui unissent les deux peuples et de leur lutte contre le colonisateur, et d'autre part, du fait que mon pays est durement touché par la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays voisin». Relevant que «l'Algérie est consciente de ses responsabilités», Messahel a déclaré que «l'Algérie a consenti, dès le début de la crise d'énormes efforts en vue de la contenir, fondés sur les principes immuables de sa politique étrangère, de bon voisinage, de non-intervention dans les affaires intérieures des Etats et privilégiant la solution pacifique dans le règlement des conflits par le dialogue». Dans son argumentaire, le ministre dit que «l'intérêt accordé par l'Algérie à cette crise s'explique par les liens historiques qui nous unissent et par la reconnaissance du peuple algérien et sa considération au peuple frère libyen qui l'a soutenu pendant sa glorieuse révolution». C'est la raison pour laquelle, soutient Messahel, «l'Algérie considère que la sécurité de la Libye est liée à sa sécurité nationale et ne peut demeurer les bras croisés face à ce qui se passe dans ce pays qui connaît une destruction de ses capacités et de son tissu social». Le ministre ajoute qu'à «la demande des frères libyens, l'Algérie, qui s'est jointe tôt aux efforts régionaux et internationaux visant à trouver une solution politique consensuelle entre les parties libyennes, oeuvre activement, et dans la discrétion en raison de la sensibilité et de la complexité de la crise, à faciliter la réunion de toutes les parties libyennes dans le cadre d'un dialogue national inclusif». Pour ce qui est de la démarche pour une solution, il a indiqué que «ce dialogue doit être basé sur un agenda unique, fondé sur le respect de l'intégrité territoriale, la souveraineté nationale, le refus de l'ingérence étrangère, le rejet du terrorisme et l'édification d'un Etat moderne». Où en est ce dialogue à l'heure actuelle ? «Ces contacts ont laissé transparaître une conviction profonde chez les parties libyennes que le dialogue inclusif et la solution politique demeurent l'unique voie pour parvenir à un règlement de la crise et la prise en charge de toutes ses dimensions», répond Messahel. Il précisera que «dans le cadre des efforts qu'elle a entrepris pour réunir les conditions du lancement d'un dialogue national inter-libyen, l'Algérie a multiplié les contacts avec les pays amis et frères et les partenaires régionaux et internationaux afin de mobiliser l'appui et l'assistance à cette initiative et l'adhésion à la réalisation des objectifs du processus de négociations et de la solution politique, loin de toute ingérence étrangère ou escalade militaire». Plus explicite, Messahel souligne qu'«à toutes les étapes, l'Algérie a rappelé la nécessité de se conformer à un même agenda fondé sur la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Libye, ce qui constitue, une garantie pour le peuple libyen, d'une part, et pour la sécurité et la stabilité de la région, d'autre part». En guise de conclusion, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et Africaines s'est félicité «des efforts déployés par les Nation unies et son envoyé spécial pour la Libye, Bernardino Léon», invitant par ailleurs «les pays voisins de la Libye les plus affectés par les effets de cette crise à soutenir ce processus et œuvrer à lui réunir les conditions de succès». A noter qu'un dialogue inter-libyen se tiendra mardi prochain sous l'égide de l'ONU. Cette réunion est à inscrire comme une suite (ou une relance) de celle, tenue, à Ghadamès, en septembre dernier. Ce round n'a pas, pour rappel, donné les résultats escomptés. A. Y./APS